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Journal de confinement dans les Appalaches - jour 17

Publié le 03 avril 2020 par Espritvagabond
Le 16 mars dernier, voyant comment se dessinaient les événements, j'ai conclu avec mes collègues de mettre en place des procédures exceptionnelles nous permettant de continuer à travailler, à distance. Le lendemain, j'ai donc travaillé de mon appartement de Montréal, le temps de m'organiser - et que ma conjointe en fasse autant - puis nous avons quitté la métropole pour rentrer chez nous, à la campagne, à St-Venant-de-Paquette pour y vivre notre période de confinement volontaire dans les Appalaches.
(Oui, le 16 mars, c'était avant les restrictions de masse, avant les fermetures d'entreprises, avant le confinement à peu près obligatoire de tout ce qui n'est pas essentiel... appelons ça de la prévention).
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Depuis mon arrivée dans les Appalaches, je ne suis sorti du village qu'à une seule occasion; quelques courses (épicerie, pharmacie) à Coaticook, ville sise à 30 minutes de chez moi. Mes journées de semaines se ressemblent toutes; télétravail en avant-midi et après-midi, pause dîner combinée à l'écoute assidue du point de presse du Premier Ministre du Québec et de la santé publique; c'est notre nouveau télé-roman quotidien. Parfois, une marche dans le rang 9 - à ne croiser personne ou parfois un voisin à 3-4 mètres de distance.

Journal de confinement dans les Appalaches - jour 17

Quiscale bronzé

Pour le reste, je tente d'équilibrer mes journées, je m'informe énormément (certains font baisser leur anxiété en limitant les nouvelles, je peux comprendre, mais moi, avec mon cerveau un peu trop cartésien - aux limites de tendances autistiques -, je préfère avoir beaucoup d'informations fiables, pour mieux comprendre, ça me relaxe ;-). J'ai augmenté ma présence sur les réseaux sociaux, puis je fouine sur BBC News, Radio-Canada et autres sites de nouvelles fiables du reste du monde.
J'écoute beaucoup de musique (même en travaillant); mes classiques m'accompagnent (Sting, Coldplay, McCartney, hehe, je trahis mon âge), mais aussi des groupes et artistes d'ici (le dernier album des Cowboys fringants est génial et fort approprié en ce temps de crise). J'écoute aussi les derniers albums de Coeur de Pirate et de Billie Eilish, de la très très bonne musique, très originale chacune avec son style très personnel. Enfin, j'écoute évidemment la musique de mon voisin Richard, dont la voix douce et réconfortante est toujours agréable à entendre.
Et bien sur, je vois beaucoup de films et de séries en soirée; essentiellement du polar scandinave ces temps-ci, (plusieurs séries très solides là). Je commence à distinguer et comprendre des mots en Islandais, mais je dois quand même mettre les sous-titres pour suivre les intrigues ;-)
J'écoute aussi des films québécois - ce qu'on peut trouver ou louer en ligne, ce qui n'est pas toujours évident pour qui n'est abonné à aucun service de câblodistribution. J'ai donc rattrapé du retard (Bon Cop Bad Cop 2, par exemple) ou pris de l'avance - Avez-vous vu le dernier film québécois sur Netflix? Jusqu'au déclin? Très efficace comme film - et drôlement adapté à ce temps de confinement... pour qui aime l'humour noir et le suspense.

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Geais bleus, quiscales
et carouges

Je n'avais pas prévu être à la maison un aussi grand nombre de jours au printemps - une période achalandée au bureau - alors j'ai un peu crains de manquer de bois et granules de chauffage... j'en ai commandé à ma quincaillerie régionale, qui sont venu livrer les granules hier, je peux vous dire qu'on gardait nos distances, ils ont utilisé un lift pour prendre une palette pré-emballée et l'apporter mécaniquement au garage et on n'a pas eu à échanger ou signer de bon de livraison ;-).
Ah, en plus de mes geais bleus, pics bois et junkos ardoisés habituels, le printemps a vu revenir les quiscales, les carouges et les merles. Ça fait une semaine que j'ai pas du d'étourneaux sansonnets. Les dindes sauvages passent souvent pas loin, les coyotes hurlent le soir venu... et un gros raton laveur a entrepris de me voler quelques trucs et plus de détruire une partie de ma galerie où des graines de tournesol s'étaient coincées. Je l'ai baptisé Salsifis, il est pas très craintif, alors il vient se balader près de la maison et sur la galerie tous les soirs... je l'entends souvent faire du grabuge vers minuit!

Journal de confinement dans les Appalaches - jour 17

Passage de dindes sauvages dans le pâturage.

Il m'avait dérobé la cage en grillage où je mets des blocs de suif aux graines pour les oiseaux; je l'ai retrouvée cet après-midi dans le sous-bois, une porte arrachée. J'ai réparé la cage et j'ai remis du suif, puis l'ai fixé plus solidement à un poteau, en attachant les portes... je verrai bien ce que Salsifis fera de ça cette nuit.
Ce sont les plaisirs de la vie à la campagne.
Et vous, ça va?
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