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Masque Singer

Publié le 05 avril 2020 par Desfraises

Masque Singer


Un coup c'est blanc, un coup c'est noir, un coup c'est oui, non, faites pas ci, faites pas ça, faites ce que je dis mais pas ce que je fais, oui mais non, et en même temps, la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu.

En bon citoyen, j'accorde parfois un poil de grenouille* de crédit à nos gouvernants sauf Castaner, Blanquer, Darmanin, Le Maire et quelques dizaines d'autres, je me dis qu'en effet les masques faits maison ne sont pas utiles, je me moque gentiment de toutes les petites mains qui s'affairent à coudre à la maison, pour la collectivité. Elles fournissent gratuitement les bonnes âmes en patrons, en tutoriels. Elles ne passent pas leurs journées derrière leurs écrans à chouiner, elles agissent. Alors je me renseigne, je revois ma copie, j'entends d'autres sons de cloches dignes d'être entendus. Urgentistes, soignants, médecins, des gens sérieux expliquent pourquoi ces masques en tissus (avec filtre amovible) ne sont pas inutiles.

Toutes les injonctions contradictoires, les revirements, les "je réévalue notre doctrine" du Ministre de la santé aujourd'hui, les discussions prématurées et irresponsables autour de la fin du confinement, créent défiance et hésitations. Et génèrent à la maison, hier soir, une situation assez lunaire. Où trouver ces masques en rupture partout ? Comment s'équiper lorsqu'il va falloir retourner au travail ? Combien en faut-il ? Et pourquoi pas les coudre nous-mêmes ?

Telles deux poules devant un timbre poste, nous admirons la dextérité d'une couturière face caméra, nous envisageons de reproduire les étapes, les gestes précis. Nous nous égarons dans les tutoriels, nous commentons : " j'aime bien celle-ci, elle a une voix douce ", " je peux les coudre à la main, non ? ", " elle a l'air bien sa machine " et j'en passe des vertes et des " mais ça va pas bien la tête ? " Comme réveillés d'un mauvais rêve, nous nous ressaisissons, fermons toutes les fenêtres qui nous vantaient des machines à coudre performantes et pas chères et retournons à nos moutons, à notre confinement, à la petite Kimberley qui se voyait déjà dans son joli manteau mi-saison cousu avec mérite par ses deux papas.


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* un peu, point trop n'en faut !

Le journal de bord dans sa continuité → Journal tendre d'un confiné


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