Se nourrir en ces temps de confinement et d’effondrement de l’activité économique, relève du parcours du combattant pour des millions de foyers. Seul le tissu associatif assure encore un lien avec les plus démunis et, dans cette chaîne de solidarité, des agriculteurs engagés jouent un rôle fondamental en proposant des denrées de bonne qualité à prix modiques.
Ce n’est pas la stratégie choisie par la grande distribution où les coûts des produits de première nécessité n’ont pas baissé et dont les salariés sont en première ligne. Nourrir, oui, mais à quel prix ? Certainement pas à celui de la sécurité et des conditions de travail des employés. Tout n’est pas mis en œuvre pour l’assurer en témoignent les décisions de l’exécutif de permettre d’augmenter les amplitudes horaires des salariés et l’absence de matériel de protection constatée par le syndicat CGT.
L’exigence de mesures fortes
Du côté, des producteurs, tous ne sont pas logés à la même enseigne et les conditions de vie de nombreux agriculteurs, déjà très précaires, s’aggravent. La situation exige des mesures fortes de la part du gouvernement qui ne peut se contenter de mettre en place une plate-forme pour recruter, fermeture des frontières oblige. Ou de relayer les messages de la FNSEA pour inciter les citoyens à consommer local.
Il a le devoir impérieux d’agir sur les prix. Pour les garantir aux producteurs face aux intermédiaires et à la grande distribution. Et en les encadrant strictement pour assurer aux citoyens, dont beaucoup ont des bouches à nourrir, notamment leurs enfants privés de cantine, un accès égal aux denrées.
Françoise Verna 06 avril 2020