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Critique Ciné : Les éblouis (2019)

Publié le 08 avril 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Les éblouis // De Sarah Suco. Avec Camille Cottin, Jean-Pierre Darroussin et Eric Caravaca.

Premier long métrage pour Sarah Suco et première réussite. Le point de départ du film est étonnant car il ne laisse jamais imaginer ce que l’on va vivre. Parler de l’intégrisme religieux ce n’est pas un sujet facile, et le film traite son histoire de façon douce et innocente au départ. Puis rapidement Les éblouis devient un produit beaucoup plus fort et violent, étonnant, une vraie claque. Les éblouis démontre que le mirage de la religion c’est le bonheur, le fait d’être dans une communauté du partage, de la solidarité. C’est ce sur quoi la première partie du film se concentre pour mieux démontrer l’inverse par la suite. Le film veut montrer à quel point l’emprise de quelqu’un peut être forte et destructrice. Pourtant, tout est fait petit à petit, sans que l’on ne s’en rende compte réellement. C’est du point de vue de Camille que l’histoire se conte, et je dois avouer que je suis encore sous le choc, pas seulement pour l’histoire, mais aussi pour l’ensemble. Notamment le casting où Camille Cottin, à contre emploi total, brille comme je n’aurais jamais pu l’imaginer. Jean Pierre Darroussin est lui aussi étonnant, bourré de nuances, permettant de donner corps à un personnage fascinant.

Camille, 12 ans, passionnée de cirque, est l’aînée d’une famille nombreuse. Un jour, ses parents intègrent une communauté religieuse basée sur le partage et la solidarité dans laquelle ils s’investissent pleinement. La jeune fille doit accepter un mode de vie qui remet en question ses envies et ses propres tourments. Peu à peu, l’embrigadement devient sectaire. Camille va devoir se battre pour affirmer sa liberté et sauver ses frères et sœurs.

Le film se veut intimiste et c’est très bien comme ça, comme une plongée petit à petit dans un monde inconnu mais qui fait peur. Céleste Bunnquell est parfaite sous les traits de Camille. Grandement aidée par le reste du casting, elle ne nous laisse jamais de répit. Ce n’est pas un film qui dénonce la religion en tant que tel, mais son extrême pratique, comme l’emprise d’une secte qui au départ n’est pavée que de bonnes intentions. Le scénario emploi les mots justes notamment quand cette « soeur » raconte en pleure qu’elle ne voit plus sa famille. Les dialogues sont parfaits pour démontrer à quel point c’est la faute à cette communauté religieuse. Si la plongée dans la communauté est parfois un peu rapide au départ, on se laisse happer par un récit fascinant qui n’a pas d’égal. Il y a en plus de ça de quoi créer un vrai débat, une vraie discussion sur le sujet. Cette escalade, cette montée crescendo, fait de Les éblouis la réussite de celui-ci et le film ne nous lâche jamais, même une fois vu.

Note : 9/10. En bref, un film brillant qui fait réfléchir et qui nous donne une bonne claque en pleine figure.

Date de sortie : 20 novembre 2019


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