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Une grève pour protéger les salariés du commerce

Publié le 08 avril 2020 par Particommuniste34200

La prime de 1 000 euros est pour les salariés des grandes surfaces une bien mince récompense, lorsque l’on risque sa vie en allant travailler.

Les salariés du commerce sont en première ligne face au Covid-19. Alors que le nombre de décès se multiplie, la CGT a lancé un mot d’ordre de grève pour la journée d’aujourd’hui afin de réclamer des mesures de protection.

Les employés des grandes surfaces et du commerce en général encaissent au sens propre comme figuré.

Après l’annonce d’un nouveau cas de décès dimanche d’un salarié de Carrefour Bercy 2 à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), la CGT du commerce et des services appelle aujourd’hui les salariés de ces deux secteurs à la grève pour réclamer des mesures de protection qui, selon elle, «manquent cruellement» face au coronavirus. Plus de 876 cas avérés, dont plusieurs graves, ont été recensés par l’organisation syndicale qui réclame que les salariés soient équipés de masques. Elle demande aussi au gouvernement d’imposer à la grande distribution « de n’ouvrir que les rayons des produits de première nécessité, de restreindre les amplitudes d’ouvertures et de fermer le dimanche».

«On paie le prix fort de l’inaction du gouvernement et du patronat dans cette crise. Les salariés travaillent sept jours sur sept pour des besoins qui sont loin d’être tous absolument essentiels mais pour lesquels ils risquent leurs vies», a déclaré à l’AFP Amar Lagha, secrétaire général du bureau fédéral de la CGT commerce et services.

La décision de ce mouvement de grève, qui couvait depuis plusieurs jours, a été prise à l’issue d’une consultation de tous les syndicats CGT des deux secteurs lundi.

« Maigre récompense »

«Le taux d’absentéisme est énorme, il y a des morts et notre rôle n’est pas de les compter. Nous demandons un vrai sas de sécurité mais nous ne sommes pas entendus», a ajouté le responsable syndical, en précisant que sont appelés à la grève «tous les salariés de la grande distribution mais aussi ceux de la sécurité et des services en général. Tous ceux qui se sentent concernés par le manque de moyens de protection.»

À Carrefour le Merlan à Marseille (14e), Yohan Nezri, délégué syndical CGT, évoque des mesures de protection qui ne sont pas toujours respectées, comme le contrôle du flux de la clientèle. «Ce n’est pas 1000euros de prime qui va faire baisser la pression. Cela ne paye même pas le prix du tiers d’un cercueil. C’est une bien maigre récompense, lorsque l’on vient au travail pour y risquer sa vie et la vie de ses proches.» Sans porter de jugement de valeur, le syndicaliste estime que contrairement aux soignants, les salariés n’ont pas signé pour prendre de tels risques. «Ils sont très mal payés et leurs conditions de travail sont catastrophiques. Sans parler de celles des franchisés.» Les salariés de Carrefour le Merlan avaient été les premiers à réclamer la mise en place de mesures de protection. «Il a fallu trois semaines de pression énorme pour obtenir des moyens de sécurité, comme les Plexiglas et le contrôle des flux clients», rapporte Yohan Nezri.

Souvent face à l’impossibilité d’exercer le droit de retrait, la fédération du commerce a porté plainte contre la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et la direction de Carrefour.

C.W. avec AFP

Une grève pour protéger les salariés du commerce
08 avril 2020 (
PHOTO AFP)

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