Faute d’être en capacité de proposer des tests à grande échelle et des masques pour tous, le gouvernement prépare un projet de traçage de la population pour connaître qui est positif au Covid-19 et le faire savoir, d’un clic, à tous ses contacts.
L’exécutif mise clairement sur la servitude volontaire des citoyens en ces temps d’incertitude et de grande angoisse face à une épidémie que personne n’a vu venir et donc n’a su anticiper. Et dont on ne sait comment sortir.
Jusqu’où sommes-nous prêts à en rabattre sur nos libertés publiques et individuelles ? L’urgence de la situation ne doit pas se transformer en précipitation. Car une fois prises, les mesures d’exception ont vite fait de s’inscruter dans la société et de devenir la norme. Or ce que nous vivons relève de l’exceptionnel et de l’extraordinaire. Et doit le rester. Une chose est d’apprendre à maintenir des gestes barrières, autre chose d’être traqué par voie numérique.
Garde-fous en sommeil
Le passé récent nous invite à la plus grande prudence. Au nom de la lutte contre le terrorisme, qualifiée aussi de « guerre » par les gouvernements successifs, des dispositions de l’état d’urgence ont été inscrites dans la loi ordinaire.
Aujourd’hui, les garde-fous garantissant le respect du droit, sont en sommeil. Et le contrôle démocratique dans les basses eaux avec un Parlement fonctionnant au ralenti.
On ne connaît pas encore toutes les conséquences des mesures d’exception mais, déjà, des marchés s’ouvrent et calculent tout le profit à tirer d’un flicage à grande échelle de la population.
09 avril 2020