Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.
Aujourd’hui, je souhaite parler de mes collègues de l’ombre, qui ne sont pas des soignants, mais sont indispensables au bon fonctionnement du Samu : les logisticiens.
Ils s’occupent de la réception du matériel, de son stockage et de son entretien. Vont chercher nos repas, s’occupent de nos tenues et font aussi la vaisselle. Autant de tâches indispensables pour que nous puissions travailler dans les meilleures conditions. Il y a aussi les agents de désinfection, des équipes de sous-traitants mises en place pour décontaminer nos ambulances après chaque transport de malade Covid-19. Avant leur arrivée, les équipes médicales et paramédicales devaient effectuer cette tâche, après chaque transport, ce qui ne leur laissait aucun temps de repos entre chaque malade. Merci à eux de nous soulager dans des conditions difficiles.
Merci aussi aux femmes de ménage – elles aussi en sous-traitance, ce que nous contestons –, car le ménage relève de l’hygiène hospitalière, essentielle au bon fonctionnement de nos établissements. Il devrait être assuré par des agents hospitaliers titulaires, intégrés dans les équipes soignantes. Merci aussi aux artisans et entreprises qui nous livrent gracieusement des viennoiseries, des repas, des kebabs… Comme vous le savez, le travail en continu nécessite aussi d’avoir du café à disposition, surtout la nuit. Notre machine, très sollicitée, a montré des signes se faiblesse. Un proche d’un de nos médecins, qui travaille chez Metro, a sollicité l’entreprise pour nous livrer gracieusement une nouvelle machine. Elle est la bienvenue, merci !
Monsieur le président, nous ne sommes pas des héros. L’hôpital fonctionne aujourd’hui grâce aux cent métiers qu’assurent des personnels dévoués et compétents, mais pas toujours reconnus à leur juste valeur et trop souvent mal payés. Monsieur Macron, vous n’avez pas donné des moyens suffisants à l’hôpital lors du vote de la dernière loi de financement de la Sécurité sociale. Et, aujourd’hui, nous sommes obligés d’accepter la générosité publique pour améliorer notre ordinaire. Cela doit changer. Parce que, aujourd’hui, nous ne pouvons pas vous dire merci !
09 avril 2020