Les convalescents pourront-ils aider les malades à guérir ? Alors que près de 200 essais cliniques sont en cours dans le monde afin de trouver les traitements les plus efficaces contre le Covid-19, l’Établissement français du sang (EFS) a lancé, mardi, l’essai clinique Coviplasm, qui consiste à transmettre à des patients hospitalisés du plasma sanguin de malades convalescents.
Le plasma est la partie liquide du sang, qui contient notamment les immunoglobulines. Il s’agit des anticorps que les patients victimes d’une infection développent pour combattre le virus. Une fois guéris, les convalescents continuent de produire ces immunoglobulines, qui peuvent alors être transférées aux nouveaux malades. « Ces anticorps pourraient aider les patients en phase aiguë de la maladie à lutter contre le virus », espèrent les promoteurs de l’étude française. L’idée étant que l’immunité, naturellement développée par le premier patient, soit alors transmise au second grâce à cette transfusion. Une technique qui a déjà prouvé son efficacité contre d’autres maladies infectieuses, comme Ebola ou le Sras.
L’essai clinique Coviplasm a débuté par le prélèvement de personnes guéries depuis au moins quatorze jours (ce qui correspondrait au pic de fabrication des anticorps), en Île-de-France, dans le Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté. Ces dons de plasma, provenant de 200 convalescents volontaires, doivent ensuite être transférés à 30 malades suivis par les hôpitaux parisiens.
Quelque 2000 patients testés
L’efficacité, ou non, de ces anticorps contre le Covid-19 devrait être montrée assez rapidement, d’ici deux à trois semaines, selon l’EFS. S’ils devaient s’avérer concluants, une collecte d’envergure et un réseau de transfert de plasma pourraient s’organiser à travers la France.
Outre cette étude, des essais cliniques similaires sont en cours en Chine, aux États-Unis et au Canada, où ils concerneront 2 000 patients. En Corée du Sud, deux malades âgés, atteints par le coronavirus, se sont remis d’une sévère pneumonie après avoir été traités grâce au plasma de patients guéris de la maladie, ont indiqué, mardi, des chercheurs, qui estiment que cette thérapie pourrait constituer « un traitement alternatif pour les patients en état critique qui ne réagissent pas favorablement aux médicaments antiviraux ».
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