Face au nombre important de soignants infectés par le Covid-19 à l’hôpital Carémeau, la CGT a décidé de porter plainte contre le gouvernement. En tout, ils seraient une centaine à être touchés par l’épidémie, soit plus que le nombre de patients pris en charge.
Si, en Occitanie, le nombre de cas positifs au coronavirus est moindre que dans d’autres régions françaises, il n’en reste pas moins que les personnels soignants sont, comme partout, particulièrement mobilisés. Face à cette épidémie inédite, les manques de personnels et de matériels dans les hôpitaux ne cessent d’être pointés du doigt. Mais une autre problématique s’est révélée ces dernières semaines : les soignants eux-mêmes sont particulièrement touchés par le Covid-19.
À Nîmes, ils seraient plus d’une centaine à avoir été infectés, réduisant drastiquement les capacités de soin du plus important centre hospitalier du Gard. «☻Après 10 jours d’attente, les chiffres sont là, communiqués par la direction du CHU. Le 3 avril au soir, il y avait 79 professionnels hospitaliers détectés positifs au Covid-19 alors qu’au même moment, nous soignions 57 patients hospitalisés atteints du même virus. Ce week-end [les 4 e 5 avril, Ndlr], les agents d’un service du CHU nous signalaient 21 collègues positifs en plus de ceux déjà recensés Voilà le paradoxe scandaleux, il y a presque le double de professionnels atteints du Covid-19 que de patients à soigner dans l’établissement☻», dénonçait la CGT du CHU de Nîmes mardi 7 avril.
Pour le syndicat, cette situation est révélatrice de manquements passés. Ainsi, «☻la CGT du CHU de Nîmes décide de porter plainte contre l’ensemble de ces gouvernements, et va agir avec d’autres syndicats et associations pour que le jour d’après soit le premier pour construire une autre société où la nature et l’Homme soient la priorité.☻»
Une démarche justifiée, selon le syndicat. «☻Voilà le résultat concret sur le CHU de Nîmes de 40 ans de gestion économique mise en place par les gouvernements successifs pour réduire les coûts des services publics, et détricoter les hôpitaux publics. Pour eux la santé, l’éducation, ont toujours été un coût alors que c’est un investissement.» Pour Nathalie Argenson, secrétaire générale de la CGT au CHU de Nîmes, «☻il est consternant d’être dans un pays qui dit être le cinquième plus riche au monde et d’envoyer les soignants au casse-pipe sans matériel en étant sur la réparation et non la prévention. Il faudrait des plans d’actions prêts pour ce genre d’épidémie, on aurait pu ainsi avoir une meilleure gestion de la crise , même si son importance était difficilement imaginable.»
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