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La LDH de Montpellier met en place une cellule de veille dans le cadre de la loi d’urgence sanitaire…Par Amélie Goursaud.

Publié le 10 avril 2020 par Particommuniste34200

Dans le même esprit que les missions d’observation des pratiques policières durant les manifestations de Gilets jaunes, ce dispositif vise à veiller à ce que le maintien de l’ordre et les opérations de contrôle ne donnent pas lieu à des abus.

Tout part du contexte. Celui de l’état d’urgence sanitaire déclaré par le gouvernement pour faire face à l’épidémie de Covid-19, dont découle une trentaine d’ordonnances restreignant les libertés publiques, individuelles et collectives, dérégulant le droit du travail et donnant au gouvernement des pouvoirs considérables.

« Si la crise sanitaire que nous traversons peut justifier cet état d’urgence, un certain nombre de remises en cause de nos libertés nous inquiètent et nous incitent à rester très vigilants », estime Jean-Paul Vogel, président de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) de Montpellier. Qui garde en mémoire « l’expérience des états d’urgence précédents, antiterroriste et autres: on a vu un certain nombre de mesures censées être d’exception s’inscrire finalement dans la loi… Et on ne voudrait pas que ce soit le cas, par exemple, de certains éléments dérogatoires par rapport au droit du travail qui ont cours actuellement », détaille le militant.

S’agissant des mesures de confinement, « bien sûr les citoyens doivent respecter les consignes de sécurité sanitaire édictées par le gouvernement. Pour autant, leurs droits doivent également être respectés », poursuit le militant de la LDH. Or, plusieurs vidéos d’interpellations violentes ont déjà circulé en France pour témoigner de tensions entre les policiers et la population dans certains quartiers. « La question qui se pose est celle de la proportion entre le délit et l’usage de la force. On n’est pas angélique : les forces de l’ordre doivent évidemment faire respecter le droit, mais de manière proportionnée », insiste Jean-Paul Vogel.

C’est la raison pour laquelle la section de Montpellier de la Ligue des droits de l’Homme a mis en place, sur le modèle des missions d’observation des pratiques policières effectuées au moment du mouvement des Gilets jaunes, une cellule de veille sur l’état d’urgence sanitaire. Démarche également relayée dans plusieurs autres villes françaises et destinée, notamment, à vérifier la façon dont les forces de l’ordre font usage de leurs prérogatives. Pour autant, souligne le militant montpelliérain, « la cellule de veille mise en place début avril n’a, à ce jour [7 avril, NDLR], pas constaté de dérives particulières de la part des forces de l’ordre sur Montpellier».

Un état des lieux néanmoins difficile à établir, « car ces constats s’inscrivent dans un cadre de confinement, il s’agit de faits assez peu visibles et contrôlables, ce qui nous complique la tâche », confie le représentant de la LDH.

Pour collecter leurs informations, les militants de l’association s’appuient notamment sur des retours de terrain liés aux actions de la plate-forme d’aide alimentaire d’urgence* de Montpellier, qui s’occupe d’approvisionner en vivres les populations les plus précaires

(migrants, SDF, mal-logés…).

Tout habitant qui le souhaite peut également transmettre des informations à la section de Montpellier de la LDH par mail sur “[email protected]”.

* Secours populaire français 34, Ligue des droits de l’Homme 34, Médecins du Monde, Luttopia, Secours catholique, Area, Cimade, Deux choses Lune, Petite cordée.

La LDH de Montpellier met en place une cellule de veille dans le cadre de la loi d’urgence sanitaire…Par Amélie Goursaud.
10 avril 2020

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