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Critique Ciné : Tigertail (2020, Netflix)

Publié le 11 avril 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Tigertail // De Alan Yang. Avec Christine Ko, Fiona Fu et Margot Bingham.

Alan Yang (Parks & Recreation, Little America) nous raconte un récit initiatique d’un taïwanais qui est venu habiter sur le sol américain. Ce récit est émouvant sur la façon dont les immigrés américains sont déracinés, ce qui rend le tout d’autant plus touchant. Alors que Alan Yang a co-créé l’excellente Master of None pour Netflix, il revient sur la plateforme avec ce film qui s’avère être son premier long métrage. Tigertail apporte alors une réflexion sur les relations dans une famille d’immigrés taïwanais aux Etats-Unis. Je dois avouer que je ne m’attendais pas spécialement à ce film, surtout quand on connait le pedigree du réalisateur et scénariste. Dans Master of None il parlait déjà de décalages culturels et moraux avec les immigrés et les enfants qui sont nés sur le sol américain. C’est un élément intéressant qu’il a poursuivi dans Little America (Apple TV+) cette année. Mais on sent que Tigertail raconte un récit vécu et c’est en grande partie de l’expérience de son propre père que Alan Yang s’est inspiré pour nous raconter cette aventure, émouvante.

L'histoire d'une famille taïwanaise, depuis les années 1950 jusqu'à nos jours à travers le parcours de Pin-Jui. N'ayant pas d'avenir, il quitte son pays natal - et la femme qu'il aime - pour les Etats-Unis. Après un mariage arrangé, une relation compliquée avec sa fille et des années d'un travail monotone, arrivé à l'âge de la retraite, Pin-Jui risque de passer la fin de sa vie dans une solitude extrême. Il décide alors de renouer avec son passé pour enfin construire la vie dont il rêvait autrefois.

Tigertail c’est aussi un film sur la désillusion du rêve américain où l’on se rend compte qu’il n’y a pas forcément à rêver, juste à accepter. Le terrain du mélodrame n’est pas toujours quelque chose que j’apprécie, mais Tigertail parvient malgré tout à me toucher grâce à sa sensibilité mais aussi en rapport au sujet qui anime réellement le récit. Ce n’est pas la première fois que le cinéma américain tente un récit de ce genre là. L’Adieu avec Awkwafina avait déjà fait parler et mettait en scène le déracinement Asie/Amérique de façon intéressante (même si ce n’est pas mon récit préféré). Tigertail est beaucoup plus prude et humble, rendant alors le film plus proche de la culture du père de Alan Yang que de la culture américaine dans laquelle les personnages sont bercés. La première partie du film, sur le sol de Taïwan est probablement la plus belle partie de ce film. C’est beau, touchant, jusqu’au moment où la comparaison est faite, avec intelligente et sagesse, dans la seconde partie de celui-ci.

Note : 7/10. En bref, belle surprise poignante.

Date de sortie : 10 avril 2020 - Directement sur Netflix


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