Pour les sites Internet comme dans d’autres domaines, la question de la location ou de l’achat se pose souvent. Aujourd’hui de très nombreuses sociétés proposent des offres dites “en mode hébergé” ou “ASP (Application Service Provider)” ou encore SaaS (Software as a Service).
Leurs tarifs généralement bas et les plates-formes toujours plus riches en fonctionnalités semblent réserver le développement sur-mesure aux moyens/grands comptes et aux snobs. Mais même pour une petite entreprise, elles s’avèrent selon les cas extrêmement utiles ou… pas du tout adaptées.
La règle est simple à énoncer, toujours identique : pour choisir la bonne offre, il faut commencer par bien décrire ses besoins. On peut ensuite commencer à comparer.
Il n’est donc pas question ici d’établir un comparatif complet ni détaillé mais de dégager quelques grandes lignes qui peut-être, lecteur, vous feront gagner un peu de temps.
Le choix entre location ou propriété.
Le budget disponible est en général le critère de choix n°1.
Grossièrement, en e-commerce :
Au dessous d’un investissement en année 1 d’environ 10 000 € (e-marketing inclus), la location est souvent préférable. L’acquisition d’un site autour de 5 000 euros n’apportera que peu ou pas d’avantages, hormis la marge de manœuvre quant aux évolutions ultérieures (encore faut-il en avoir les moyens !).
Économiser sur la mise en place de l’outil permet de concentrer les efforts sur la promotion, tant il est vrai que -sauf exception- une démarche artisanale 100% référencement naturel sera difficile. Il faudra donc “acheter” des clics, et sans doute solliciter des prestataires spécialisés en SEO, SEM, e-mailings, etc.
Au-delà de 10 000 €, les bénéfices du sur-mesure reprendront progressivement le dessus, d’autant plus qu’ils seront des facteurs clés de succès sur le marché considéré. On pense notamment :
- au design : certes les services hébergés proposent des chartes graphiques “100% personnalisées” mais rares sont ceux qui laissent une totale souplesse
- aux fonctionnalités : de même en ASP/SaaS, l’optimisation du parcours d’achat (filtres cumulatifs), ou l’interfaçage avec d’autres systèmes (ERP, gestion commerciale) restent limités voire absents
- plus généralement, développer ou acheter “son” propre site = une totale liberté d’évolution
S’agissant de sites non marchands, le prix est moins discriminant, puisqu’il est possible de faire créer un petit site “institutionnel” pour seulement quelques milliers d’euros, sur la base d’un CMS-blog comme Wordpress ou Dotclear. Le choix entre location et propriété est donc fonction de préférences particulières : facilité de mise en place, souplesse d’évolution…
Il serait trop long de lister tous les critères de choix. Au-delà du budget, rappelons quand même que certains besoins fonctionnels peuvent rendre le développement spécifique obligatoire : typiquement la vente de produits techniques qui requièrent une base de données à façon, des règles tarifaires complexes…
Point important : les services hébergés sont souvent présentés comme accessibles et adressés aux personnes n’ayant aucune ou très peu de connaissances techniques. C’est vrai mais un peu simpliste.
D’une part, un site sur-mesure peut être totalement pris en charge par un prestataire : de la conception à la mise en ligne et la maintenance, hébergement inclus.
D’autre part, piloter un projet Internet suppose NÉCESSAIREMENT une appréhension des aspects techniques (voire une appétence) qui sera de plus en plus sollicitée avec la croissance du site : du choix de la bonne formule SaaS à l’évaluation d’une prestation de SEO ou d’e-mailing, tout ou presque a une dimension technique. Un novice doit donc être prêt à se former pour acquérir un niveau minimum de compréhension des enjeux, ou savoir bien s’entourer.
Le choix d’une plate-forme hébergée
Bonne et mauvaise nouvelle : il en existe des dizaines. (l’image ci-dessous est une sélection incomplète et non représentative de quoi que ce soit)
Un dossier retient l’attention, celui publié par Wizishop en juin 2009 : “Les plateformes e-commerce”. Plus d’une vingtaine de plate-formes (location ou achat) sont rassemblées autour de questions-réponses pas toujours identiques d’une société à l’autre. Bon pour une première approche, le document trouve donc vite ses limites en termes de comparaison entre les services proposés.
Ce d’autant plus que la plupart des informations ont été collectées fin 2007. Beaucoup de choses ont changé depuis. Les tarifications et fonctionnalités évoluent rapidement. Des sites cités en référence par les prestataires ont migré vers un autre outil ou ont disparu…
Un examen détaillé des offres est donc indispensable, en essayant de tout placer sur un référentiel unique et au moins sur les aspects commentés par Wizishop en conclusion :
- tarification : où sont les limites, combien coûtent les options, y-a-t-il une durée d’engagement ?
- fonctionnalités : le diable est dans les détails, un test systématique des interfaces d’administration aidera à le débusquer
- qualité du code : respect des normes, optimisation pour le référencement naturel
- accompagnement : offre de support, communauté d’utilisateurs, réseau de partenaires…
D’autres renseignements ne feront pas de mal :
- modalités de récupération des données en fin de contrat
- santé financière de l’entreprise (de nombreux prestataires ne déposent pas leurs comptes contrairement à l’obligation légale, mais à l’instar d’un de nos clients, ça ne coûte rien de les demander !)
Ces critères de choix concernent également les sites non marchands.
Le nombre de sites en activité n’est qu’un indicateur parmi d’autres. Difficile à vérifier, il est certainement moins pertinent que le chiffre d’affaires global généré par toutes les boutiques (ou du moins celui des plus actives), dans le cas des services e-commerce.
D’autre part ce nombre de sites sera défavorable aux plates-formes les plus récentes qui peuvent être intéressantes si elles proposent des caractéristiques différenciantes : typiquement la mise en place facile d’un blog et d’un site “institutionnel”, avec ou sans e-boutique.
Petit bonus donc aux services polyvalents que sont :
- 42stores : blog + boutique, destiné aux e-commerçants débutants pour lancer son e-commerce avec mise en avant des contenus éditoriaux
- Kiubi : CMS (blog inclus) + boutique, solution très complète proposée aux webmasters et autres professionnels du web pour leurs clients
- UGAL : CMS (blog inclus) + boutique, une promesse de simplicité surtout destinée aux utilisateurs finaux
UGAL présente, comme Wizishop mais de façon plus synthétique et commentée uniquement par leurs soins, une autre liste de “solutions de création de sites”.