Westworld // Saison 3. Episode 5. Genre.
Certains ont pour argument qu’ils n’aiment pas Vincent Cassel dans Westworld. Personnellement, j’ai toujours adoré cet acteur et je trouve une fois de plus qu’il est parfait et surtout exploité comme il faut. Ce n’est qu’un avis personnel mais « Genre » lui donne enfin l’occasion d’apporter un peu plus à la saison, alors que Westworld se concentre aussi sur l’Homme derrière la machine. Pour autant, cet épisode démontre aussi certaines limites dans la façon dont les choses ont évolué cette année. On apprend cette semaine que Serac, le nouveau vilain, a développé le système avec son brillant frère, dans le but de sauver l’humanité de sa destruction après avoir été témoins de la destruction de Paris quand ils étaient enfants. La scène, dans le passé, montrant Paris (on ne voit pas réellement Paris, mais la série le dit) détruite sous le coup d’une bombe nucléaire, était vraiment un pince coeur. Je suis français alors forcément cette séquence me fait mal. Paris est toujours la ville que la SF aime détruire. Et notamment notre Tour Eiffel.
C’est en tout cas un point de départ solide qui permet de donner une justification intéressante aux actions de Serac et son frère. C’est un élément que Lost pourrait sortir de sa poche, sauf que c’est de la poche de Jonathan Nolan cette fois-ci. Toutes les pièces du puzzle sont là pour construire une bonne histoire et globalement, Westworld fait fonctionner le tout ici. Serac et son frère, avec l’aide des données du père de Liam Dempsey (que l’on retrouve cette semaine) ont construit leur machine, pour réaliser au final que certains humains vont forcément briser le sytème s’il tourne sans être vérifié. Le frère de Serac est l’un de ces humains, ce qui a forcément conduit Serac à chercher une façon de changer son frère. Il y a donc au delà du concept de l’humain et des robots, une envie de changer l’humanité toute entière et sa façon de penser, afin de la faire entrer dans un moule. Papa Dempsey va comprendre ce qui se passe, ce qui va conduire Serac à le tuer en organisant un crash d’avion. Là il y a quelque chose qui fonctionne et qui donne du crédit à l’histoire de la saison.
Cependant, Westworld fonctionne cette année un peu comme une machine qui part dans tous les sens et qui a encore du mal à rassembler l’ensemble de ses personnages et de ses intrigues. C’est dommage car il y a énormément de bonnes idées. De son côté, Dolores est avec Caleb et Liam dans une course poursuite qui vient délivrer ce que l’on peut attendre en termes d’action d’une telle série. C’est visuellement brillant, notamment grâce à cette drogue que Liam va administrer à Caleb. Ce dernier va naviguer tout au long de l’épisode avec de la musique dans sa tête. Cela permet de donner un rythme à toutes les scènes, du classique aux musiques romantiques. C’est beau et cela permet aussi de soutenir le visuel qui sans ça n’aurait peut-être pas été aussi impressionnant. Après tout, une course poursuite reste une course poursuite.
Un épisode sous drogue n’est peut-être pas ce que je demande de la part de Westworld actuellement mais cela a tout de même le mérite d’apporter un élément qui change dans la façon de gérer toute l’histoire, mais aussi la mise en scène de l’épisode. Aaron Paul et Evan Rachel Wood continuent de former un joli duo, même si à côté de ça, Liam est un peu le boulet de l’équipe. Au fond, si cet épisode ne délivre pas tout ce que j’attends de la part de Westworld, surtout après la révélation autour de Dolores dans l’épisode précédent, il y a des idées et je trouve ça au moins intéressant à souligner.
Note : 6.5/10. En bref, un peu déçu que Westworld n’aille pas au bout des choses et qu’elle brosse alors en surface tout en offrant un enrobage réussi, pour masquer le manque de profondeur.