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Stateless (Saison 1, 6 épisodes) : prisonniers en terre d'accueil

Publié le 15 avril 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Le récit de Stateless est une plongée plutôt honnête et assez brutale dans le monde de l’immigration en Australie. C’est une crise qui est toujours actuelle et qui permet de poser des questions intéressantes, notamment grâce à des dialogues intéressants et efficaces dans leur ensemble. Cate Blanchett qui a co-créée la série (et produite), elle nous plonge alors rapidement dans ce centre de détention pour immigrés avec un lourd propos engagé politiquement. La relation entre les pays et leurs frontières a toujours été un sujet un peu tabou, surtout un sujet qui peut amener à créer des tensions. Le but de chacun des personnages est bien évidemment de donner son point de vue sur la protection des front!ères et ainsi refléter le contexte géopolitique qui est toujours très actuel. Car Stateless est une série qui veut gratter là où cela fait mal. Les autres personnages sont totalement différents mais ont un lieu en commun qui va permettre de délier le récit mais aussi leur façon de penser.

On suit donc quatre aventures qui sont amenées à se rejoindre tout au long de cette première saison qui je l’espère pourrait avoir une suite sous la forme d’une anthologie avec d’autres personnages et d’autres récits d’immigrés. Parmi nos quatre détenus, nous avons une hôtesse de l'air essayant d'échapper à une secte, un réfugié afghan fuyant la persécution, un jeune père australien souhaitant sortir d'un emploi sans issue et un bureaucrate piégé au coeur d'un scandale national. Bien que la série se déroule en Australie, Stateless parvient tout de même à rendre son propos plus universel et proche de ce que d’autres gens peuvent vivre ailleurs, et notamment dans d’autres pays. La critique est celle du système d’immigration certes, mais c’est avant tout un problème politique qui est décrié avec une certaine intelligente, même si tout n’est pas parfait dans cette série.

Si nos quatre personnages sont importants, ce ne sont pas les seuls. J’ai beaucoup aimé l’histoire de la famille afghane. Il y a quelque chose de réellement touchant là dedans. Ameer, sa femme et ses filles permettent d’apporter à Stateless quelque chose de réellement touchant et différent de ce que les autres organisent autour de la série. Nous avons aussi Cam, le père de famille qui veut sortir d’une histoire d’emploi sans issue. Cette partie de la série est là aussi très actuelle et touchante, celle du problème que beaucoup de gens rencontrent avec leurs emplois et la façon dont certains tentent de les faire rêver d’autres horizons.

Dans ces six épisodes, Stateless raconte énormément de choses. Il faut dire que le destin des quatre personnages principaux est riche. En faisant attention au développement des personnages qui nous permet alors de cerner la complexité de la vie de chacun permet de nous accrocher rapidement au récit mais aussi de nous attacher aux personnages. Tout le monde dans ce centre de détention cherche à s’échapper de quelque chose ou bien de quelqu’un. Sophie veut se libérer d’une secte manipulatrice, notre réfugié afghan fuit la violence dans son propre pays, mais ce qui est presque d’autant plus important c’est que les gardes du Département de l’Immigration veulent eux aussi fuir quelque chose. Tout cela permet d’humaniser énormément les personnages et leurs personnalités, permettant alors de changer un peu l’aspect de l’expérience de la prison dans un tel récit.

La force de Stateless c’est clairement qu’elle exploite des personnages qui sont plus ou moins Monsieur et Madame Tout-le-Monde, ce qui les transforme en une sorte de Cheval de Troie afin de dénoncer le racisme, le sexisme, la misogynie, la violence et le fonctionnement parfois maladroit du système de prisons privées. Au final, Stateless est une série importante qui dénonce mais le fait en faisant en sorte que l’on s’attache à ce qu’elle nous raconte de façon intelligente et soignée. Je n’en attendais pas moins de la part de Cate Blanchett qui a toujours été une actrice engagée, et qui ici insuffle une vraie humanité qui donnerait envie d’aider ces personnages en pénétrant notre écran.

Note : 7.5/10. En bref, l’immigration est un problème mondial et Stateless critique certains problèmes que la politique créée.

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