Ce mardi soir, le directeur général de la santé a égrainé les chiffres de la pandémie. Un rendez-vous devenu un rituel, précis, glacial en dépit du ton toujours empathique, humain, de Jérôme Salomon.
La France a dépassé les 103 773 cas recensés officiellement ; les personnes en réanimation sont au nombre de 6 730. Et puis, il y a les morts: 10 129 depuis le 1er mars dont 5 470 dans les établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes, les Ehpad. Alors que la date du début du déconfinement annoncée par le président Macron est dans toutes les têtes, l’épidémie est, elle, dans le dur. Il n’y a pas de 11 mai en perspective pour les soignants mobilisés comme jamais pour sauver les vies.
Le sort des anciens
Mais il y a de l’inquiétude chez tous ces professionnels et chez les responsables de structures accueillant les personnes âgées. En Ehpad mais aussi en maisons de retraite. 82% des victimes du Covid-19 ont plus de 70 ans, a rappelé Jérôme Salomon. Pour rassurer les plus jeunes, sans doute.
Le sort de nos anciens ne peut être passé sous silence. Or, il y a une chappe de plomb, un non-dit, une petite musique désagréable en dépit de la comptabilité désormais officielle. Les vieux meurent ? C’est dans l’ordre des choses. Non. C’est insupportable.
Nous sommes dans le dur de l’épidémie et pour nos aînés il n’y a pas de 11 mai comme ligne d’horizon mais de l’angoisse. Masques, tests font toujours défaut. En première ligne, les soignants, les aidants vivent cette réalité cruelle et font face.
15 avril 2020