15 avril 2020 par martin goyette
Ce genre d'histoire nous fait croire que tout est possible en philanthropie quand les donateurs sont séduits par un mélange parfait d'émotions qui génère un engouement social insoupçonné. C'est arrivé avec le " Ice Bucket Challenge " à l'été 2014 qui a de loin dépassé les attentes de tous ceux qui se mobilisent pour combattre la SLA. C'est aussi arrivé suite au tragique accident d'autobus d'avril 2018 dans lequel 13 jeunes joueurs de hockey sont décédés dans l'ouest du pays et pour lesquels des millions ont été amassés. Diverses catastrophes environnementales génèrent également de tels comportements de masse, mais avec plus de coordination. L'objectif au départ des campagnes personnelles de levée de fonds semble avoir la qualité d'être modeste, voire totalement inconnu. Et sans planification ni effort concerté de communication, ça devient viral et pratiquement hors de contrôle.
Pour les professionnels de la philanthropie, ça rend les choses un peu relatives quand on considère tous les neurones consacrés à la conception de campagnes de financement. Beaucoup de réflexion stratégique est investie dans le cadre de nos efforts de financement, mais il faut bien admettre que certaines variables sont très difficiles à " forcer " et qu'elle agissent seulement si elles conservent leur unicité et spontanéité.
Dans ce cas-ci, un héros de guerre presque centenaire s'est mis au défi pour d'autres héros qui n'ont jamais été aussi admirés qu'en ce moment. Les médias et toute la population cherchent de belles histoires qui donnent confiance en l'humanité, des histoires de dépassement personnel et d'altruisme. Existe-t-il une façon pour les organismes caritatifs de susciter et cueillir de tels élans ? Est-ce que quelqu'un peut en faire la demande ? Je suis presque sûr que non. Il s'agit du fameux " one in a million " qui dépend de la chance. Mais clairement, pour tout le monde, ça donne de l'espoir que tout est possible !