Force est de constater que le sportif dopé pris par la patrouille se sent très con. Du coup, il puise dans les méandres de son enfance les excuses les plus pathétiques, dignes du CM2.
« À l’insu de son plein gré », à cause du médecin véreux, de la belle-mère, de l’alcool ou des adversaires, le sportif dopé n’y est jamais pour rien. Remettant systématiquement en cause la fiabilité du test, le sportif gagne du temps et devrait, par conséquent, trouver une excuse sinon logique, au moins crédible.
Moises Duenas ne s’est pas foulé pour sa défense. Contrôlé positif à l’EPO lors du contre-la-montre de Cholet (4è étape), l’Espagnol a signifié que c’était de la faute de son médecin (Jesus Losa) qui lui a vendu ces produits… L’érythropoïétine, dit EPO, sert à la base pour l’anémie des dialyses et de l’insuffisance rénale chronique.
Petit joueur puisque dans le vélo ses « prédécesseurs » ont, dans une incroyable surenchère, fait preuve d’imagination pour justifier leurs contrôles.
Les bonbons à la cocaïne…
En 2002, le coureur de la Lampre, Raimondas Rumsas se voit contraint d’improviser lorsque les gendarmes viennent lui demander pour quelle raison sa femme avait été cueillie à la frontière avec un arsenal de produits dopants. Acculé, le Lituanien avait expliqué que ces « médicaments » étaient pour sa pauvre maman toute malade, restée seule dans le froid au pays. Une histoire un poil tiré par les cheveux que les juges ne croiront pas. Ils ont condamné les époux Rumsas à quatre mois avec sursis en 2006.
En avril 2001, l’Italien Gilberto Simoni trouve une histoire tellement conne qu’elle en devient presque crédible. Contrôlé à cocaïne, le coureur s’explique par les bonbons à la coca rapportés par son épouse de son voyage au Pérou. Il sera blanchi… hihi !
Le bidon frelaté et le bon dos des femmes…
S’enfermer dans une défense toute bête : « C’est pas de ma faute à moi si les bidons sont mal nettoyés et traînent à la portée de n’importe qui ! » Andreas Trocke avait tenu cette ligne de défense lors du Tour 1967. Indiquant même que c’était son compère d’échappée qui lui avait passé le fameux bidon : l’Espagnol Linarès, lui-même convaincu de dopage sur ce Tour de France. En 1975, l’Italien Felice Gimondi pense que c’est le bidon tendu par un spectateur…Danilo Hondo a renvoyé la responsabilité sur son équipe, point barre. Le sprinteur allemand a justifié de cette sorte les traces de carphédon ( stimulants) retrouvé dans ses urines… Deux ans de suspension.
Au début de l’incroyable feuilleton judiciaire de l’affaire Floyd Landis, le coureur américain met son contrôle positif sur l’excès d’alcool de la veille (victoire à Morzine avec 6 minutes d’avance sur tout le monde après avoir été aux fraises la veille) : « deux bières et quatre whiskey ». Oscar Pereiro Sio est déclaré vainqueur du Tour 2006.
Mais si y a du dopage dans le football !
En 2007, Romario s’est fait piquer à la finasteride (un agent masquant). L’attaquant (autoproclamé) aux mille buts annonce du tac au tac que cette substance est présente dans un produit capillaire « dont Ronaldo fait la promotion » et sera blanchi. Marco Borrielo a pour sa part accusé sa femme d’utiliser une crème qui contenait de la cortisone pour ses parties intimes. Le pauvre chou, il fut victime des ardeurs…
La palme revient sans aucune contestation possible au cycliste Franck Vandenbroucke. En 2002, les policiers belges découvrent chez lui sa réserve perso de Clenbuterol (agents anabolisants). Le coureur prétend que c’est pour son pauvre chien qui est malade.