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Anxiogène

Publié le 10 avril 2020 par Pierre Martin @cyborgjeff

Hier, j’ai allumé le JT. Cela faisait plusieurs jours que je ne l’avais plus écouté. Cela faisait plusieurs jours que mon téléphone ne me donnait plus les courbes de la crise du COVID19. Je m’étais dit qu’il était peut-être nécessaire que je sorte un peu de ma bulle de sécurité et écouter comment va le monde. Mais les nouvelles n’étaient gère réjouissantes. Les décès sont plus nombreux, on ne peut pas encore parler d’avoir atteint le pic que l’on attend pour envisager le déconfinement. Oh, j’en suis conscient, il n’est pas pour le 18 avril. Peut-être même plus pour le 2 mai. Quelle situation ! Si le quotidien me permet de ne pas voir, de me concentrer sur ma famille, mon travail, ma maison… Mais dehors, on meurt. Dehors, des gens travaillent dans les hôpitaux, les magasins, des camionnettes,… pour nous permette d’être en sécurité. Oui, ce n’est pas amusant de ne plus voir nos proches, d’aller au resto, choisir nos courses, se promener, partir en vacance… mais nous sommes en sécurité. Eux non…. J’aurais du mal à dormir ce soir, qu’importe ce qui passera à la télévision !

Aujourd’hui, je dois retourner faire des courses. la boule au ventre. C’est comme partir en expédition dans The Walking Dead, on ne sait pas si on reviendra. Je me suis retrouvé un dernier masque acheté il y a plusieurs années pour enlever la laine de verre dans les combles. Il reste encore une boite de gants en latex de la dernière “épidémie” et le stock de flacon de gel désinfectant est stabilisé. Wouw, je ne me souvenais plus l’impression que cela fait de conduire ma voiture, on est jeudi ou vendredi ? On fait la queue au magasin pour entrer. On fait même tout un serpentin autour du bâtiment. Je dois être le n°40. J’ai le temps d’attendre entre ceux qui téléphonent, et ceux qui toussent sans masque et à qui je devrais prendre la place quand on avancera. Il y a ceux qui essaie de resquiller et passer devant tous le monde en sortant de leur Autoradio à roulette. Le monde ne change pas vraiment.

Me voilà dans le magasin. Je n’y vais jamais dans celui-là. Je ne sais pas où se trouve ce dont j’ai besoin. Mais en principe, il devrait y avoir plus de choix. Distance sociale. Mwouaip. Moi j’ai l’impression que tout le monde veut les mêmes morceaux de viande que ceux que je dois ramener. De la farine, ou celle-là plutôt… Et je fais quoi maintenant, j’en ai deux dans mon caddie. J’attends que les autres soient partis pour remettre mon paquet ? Du lait, … Raah, là j’en vois des bouteilles éloignée des gens autour du rayon. Elles sont vertes, on est bon ! La levure, toujours rien. C’est bête, on commençait à apprécier faire notre pain ! Bon, il me faudrait encore des produits frais. J’entend qu’il n’y a plus de mozzarella, tant pis. Ah, diable. Avec tout mon attirail sur le nez, je n’y vois plus rien. Buée sur mes lunettes. Ça va être coton pour m’y retrouver dans ce rayon.

On va passer à la caisse. 300€ ! Je m’étais dit que l’on ferait des économies puisque que l’on ne part plus en vacances, que l’on ne met plus d’essence dans la voiture, que l’on ne va plus au cinéma, au restaurant, manger une glace, sortir à Pair Daisa… Mais par contre, la sortie de la semaine chez Colruyt, Carrefour ou Delhaize c’est le prix d’une sortie Disney Land. Ils diront ce qu’ils voudront à la télévision. Non, on a pas augmenté les prix.

Je suis rentré. Et mes courses, elles ne sont pas contaminée ?

Ah, zut, ce n’est pas la bonne farine, et ils ont réussi à faire des bouteilles de lait écrémée verte… Ah, tout compte fait, il aurait fallu des pommes de terre.

Tags : télévision, Delhaize, Restaurant, Famille, confinement, mozzarella, carrefour, Disney

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