Briarpatch c’est une série adaptée du roman du même nom de Ross Thomas qui a été créée et produite par Andy Greenwald (Legion). Autant dire que dès le départ, la série a quelque chose qui peut nous accrocher et qui le fait de façon plutôt intéressante. Notamment car cette ambiance pulp qui donne l’impression d’être par moment dans un film de Tarantino (sans qu’il n’y ait le même talent que Tarantino derrière la caméra). Il y a aussi un peu des frères Coen, de ce que l’on pourrait voir dans Fargo. Le mélange fonctionne plutôt bien et donne alors lieu à tout un tas de bonnes et belles surprises inattendues. Tout au long de la saison, la série ne se concentre pas que sur le mystère de la soeur du personnage de Rosario Dawson, mais sur toute une communauté de personnages aussi fascinants qu’étranges. Chacun a ses secrets et forcément, tout va petit à petit se dévoiler sous nos yeux.
Plutôt que de fonctionner comme une série policière classique, Briarpatch préfère donc prendre des chemins plus originaux dans le développement des personnages notamment, mais aussi dans la narration de l’histoire. Il y a pas mal d’intrigues dès le premier épisode, ce qui n’est pas tout de suite très fluide. La suite n’est pas forcément plus fluide non plus, mais les personnages sont tous atypiques ce qui fait aussi toute l’originalité de cette oeuvre, produite pour USA Network. On retrouve alors les couleurs des séries de la chaîne à l’époque (Burn Notice, etc.) ce qui dans un sens est là aussi un bon point, tout en ajoutant une bonne dose de drame plus inspiré du genre néo-noir qui pour le coup est une bonne idée là aussi. Artistiquement parlant, cela permet de donner un intérêt différent au récit.
La quête de vérité de l’héroïne se suit de façon assez fluide. Il faut bien avouer que Rosario Dawson aide beaucoup le récit à devenir efficace. Sa façon de s’imposer dans l’histoire et de faire évoluer les révélations permet d’apprécier pleinement Briarpatch. Produite par Sam Esmail (Mr Robot), la série développe donc des personnages et un univers parfois complexe de façon soignée. Le fait que cela soit une anthologie permet aussi de voir une conclusion à cette histoire à l’issue de la saison en espérant qu’une seconde saison soit commandée. Grâce à un enchainement de situations cocasses, on retrouve alors tout l’intérêt d’une galerie de personnages qui auraient très bien pu s’évader d’un western spaghetti moderne. Allegra, notre héroïne, vient alors torpiller tout le petit monde de ce coin du Texas au milieu de personnages masculins qui n’arrivent pas à s’imposer autant qu’elle. Il faut bien avouer que le charme de Rosario Dawson est un élément sur lequel Briarpatch se repose énormément. Peut-être même un peu trop par moment.
La présence d’Alan Cumming (The Good Wife) au casting est un petit plus dont il est difficile de se passer tout de même. Ainsi, cette première saison de Briarpatch apparaît comme une agréable surprise qui change de tout ce que l’on peut voir sur le petit écran actuellement. La photographie est soignée, la mise en scène plutôt originale, les personnages intéressants et l’intrigue principale avec ses mystères réussie même si elle ne change pas forcément de ce que le genre a pour habitude de nous offrir. C’est une série au style étonnant qui bouscule certains codes intelligemment pour nous surprendre et cela a fonctionné.
Note : 7/10. En bref, une anthologie réussie au style atypique et efficace.