Les Français, impatients d’en savoir plus sur les conditions du déconfinement fixé par le président Macron au 11 mai, qui ont écouté Édouard Philippe durant près de 2h30 ce dimanche en sont pour leur frais.
Bien sûr les familles des résidents d’Ehpad et de personnes porteuses de handicap pris en charge dans des établissements spécialisés auront appris avec bonheur le rétablissement de leur droit de visite mais pour toutes celles et tous ceux qui attendaient des précisions sur le retour à l’école et au travail, la prise de parole du Premier ministre laisse un goût amer. Peu de réponses, beaucoup de questions. Une date, celle du 11 mai mais pas de stratégie. Édouard Philippe a renvoyé sa présentation à la fin avril.
Frustrant pour celles et ceux qui s’inquiètent pour leur santé et celle de leurs enfants, mais aussi pour leur emploi et leur avenir.
Comme depuis le début de la crise sanitaire, la parole publique semble se caler sur les aléas d’approvisionnement. Les masques ? Ils seront sans doute obligatoires dans les transports mais pas tout de suite. Les tests ? Ils seront pratiqués en grand nombre mais pas sur les personnes ne présentant aucun symptôme alors que ceux effectués sur les marins du Charles-de-Gaulle démontrent que la moitié des porteurs du virus ne développent pas de signes de la maladie.
Édouard Philippe a en revanche martelé une certitude : le déconfinement n’équivaudra pas à un retour à la vie normale. Il serait en quelque sorte, le monde d’avant en pire. Une perspective insupportable dans la durée.
Dans les actes de millions d’agents du service public et dans les têtes de bien des Français c’est un tout autre horizon qui se dessine à présent. Pour qu’à l’hécatombe sanitaire ne succède pas un carnage économique et social.
