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Sensible n’est pas un défaut

Publié le 21 avril 2020 par Estelleblogmode

Cela faisait longtemps que j’avais envie de vous parler de ce sujet.

Je suis hypersensible, et après l’avoir longtemps considéré comme une tare, ceci est aujourd’hui ma plus grande force.

Disclaimer : je ne suis ni coach, ni psychiatre/psychologue, je n’ai aucune compétence en psychologie, je vous fais seulement part de mon ressenti. Forcément, cet article va tourner autour de mon histoire, mais je serais ravie d’en parler avec vous.

J’ai toujours été dévorée par une émotivité trop grande.

Petite, je pleurais beaucoup. Chaque situation me provoquait une émotion dévorante, une angoisse plus ou moins importante, impossible de prendre du recul sur les choses.

Mais je sentais que j’étais différente, je ressentais énormément de choses. TROP DE CHOSES. A tel point que mes émotions jouaient sur mon corps, des maux de ventre immenses qui étaient le reflet de mes émotions.

Pour les médecins, c’était du bullshit : “cette petite fille fait du cinéma“. Et pourtant la douleur était bien là, mes émotions que j’essayais de réfréner me dévoraient de l’intérieur, et ma douleur devenait encore plus grande quand je comprenais que les adultes la mettaient en doute.

Excellente élève, je me souviens avoir entendu des milliers de fois que je pleurais trop.

Les jeux prenaient peu de place dans ma vie, je m’interrogeais beaucoup sur les choses.

J’ai eu une enfance compliquée, qui laisse pas mal de traces (mais ce n’est pas l’objet de l’article du jour), mais j’ai une maman fantastique et incroyablement courageuse qui m’a apporté valeurs, intégrité, bons soins, et une très bonne éducation.

Mais je me suis toujours sentie différente. Je pleurais trop, tout le temps, et on se moquait en permanence de cette sensibilité dont on ne savait réellement que faire.

Car oui, la société, outre beaucoup de choses pourries qu’elle nous met en tête, n’est pas vraiment calibrée pour les gens hypersensibles.

Pour “réussir” dans la vie, on nous apprend à être fort, ambitieux, ne pas avoir peur d’écraser les autres, être le meilleur, avoir tout, vouloir tout.

Et être sensible, c’est être considéré comme “faible”, ou pire : stupide.

L’émotion, la gentillesse, sont souvent assimilées à une gentillesse un peu “brave”. Vous n’avez jamais eu l’impression que quand on dénigre quelqu’un, on dit quelque chose genre “il est gentil, il est brave (en prétendant ainsi qu’il n’a pas inventé le pétrole)” ?

Ah ça oui, c’est sûr, je ne me suis jamais reconnue dans le schéma de l’ambition dévorante, dans la personne qui prend toute la lumière en société, et qui monopolise la conversation, qui écrase tout et tout le monde.

Après avoir détesté cette hypersensibilité et l’avoir vécue comme une tare, je commence à bien l’aimer aujourd’hui.

Et pourquoi ?

La trentaine atteinte, j’ai compris que l’hypersensibilité est en fait ma plus grande force.

Et cela grâce au regard des autres.

  • La 1ère raison est la sensibilité artistique : Je couche des émotions sur des supports.

Tout d’abord, c’est cette hypersensibilité immense qui me fait créer. Créer du beau, de la photographie, peindre, coller, essayer plus que tout de coucher mes émotions sur un support. Comme pour figer le temps, comme pour figer l’émotion.

Et même si ce n’est plus mon activité aujourd’hui, cela a plu : j’ai beaucoup vendu, j’ai réalisé de nombreux tableaux sur commande, j’ai exposé.

(et entre nous, je recommence à peindre depuis quelques semaines, et ça me fait un bien fou)

  • Et la 2nde raison, c’est que j’ai la capacité “d’ouvrir le coeur des gens.”

Comment l’ai-je remarqué ? Au fil des rencontres très, très nombreuses de ces dernières années, on m’a fait remarquer que j’ai une empathie plutôt rare à l’égard des gens. Ce n’est pas moi qui l’ai inventé, je l’ai très souvent entendu.

Je compte en centaines les rencontres que j’ai faites, et des gens qui se sont sentis suffisamment à l’aise pour me parler de choses importantes, pour échanger avec moi avec beaucoup de liberté. Hommes, femmes, inconnus ou pas, juste des moments rares où la personne se livre car elle sent qu’elle sera écoutée sans être jugée.

Et je trouve cela fabuleux d’ouvrir le coeur des gens.

Et c’est ce que j’aime le plus dans la vie, ECOUTER, et peut-être à ma moindre échelle “soigner” quelques émotions.

Rien n’est plus beau dans la vie qu’une écoute véritable.

Car comme je le disais plus haut, la société nous apprend à être fort, mais pas à écouter l’autre.

Je ne compte plus le nombre de personnes avec qui j’ai eu des échanges fabuleux, et qui ont ressenti un bien fou après avoir parlé, et moi j’ai ressenti un bien immense de leur avoir apporté une écoute à un moment donné de la vie.

Car c’est pour moi le plus beau cadeau que l’on puisse faire à quelqu’un.

Et quand j’y réfléchis, cette capacité d’écoute vient très probablement de cette hypersensibilité, et quand elle me permet de faire du bien autour de moi, je commence à la trouver plutôt sublime cette “tare” émotive.

Je pense que rien n’arrive sans raison. Je pense qu’on est nombreuses (et nombreux) à être hypersensibles.

C’est ok de pleurer plus que la normale. C’est ok de ne pas être dévorée par l’ambition. C’est ok et ESSENTIEL de s’accepter telle que l’on est.

Ne vous laissez jamais dénigrer par quelqu’un car vous êtes trop sensible. A vous qui vous sentez différent par une grande sensibilité, ne laissez pas la société vous faire croire que vous êtes inadapté.

Sensible n’est pas un défaut.

Faites de vos “faiblesses” des forces. Si vous n’avez pas encore trouvé en quoi cela représente une force, cherchez, vous allez trouver.

Je vous envoie beaucoup d’amour.

Sensible n’est pas un défaut


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