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l'INSEE compte les pauvres

Publié le 20 juillet 2008 par Dagrouik

l'insee compte les pauvres , c'est à dire ceux qui ont un revenu inférieur à 880 euros mensuels, elle publie une étude. Dans cette étude on trouve une série de chiffres et un graphique très intéressant. Mais il n'est pas commenté, cela me semble un oubli regrettable.

Pauvres...

Les chiffres sont simples :

En 2006, la moitié des habitants de la métropole ont un niveau de vie annuel inférieur à 17 600 euros. C'est ce que nous dit l'INSEE deux ans plus tard. Cela fait donc pour ces 50% d'habitants un revenu net mensuel de 1470 euros. C'est le niveau de vie médian. Il découpe la population en deux moitiés égales. Etre pauvre au sens des statistiques européenne c'est avoir un revenu mensuel inférieur à 60% au revenu médian. Cela fait donc 1470*0,6 , ce qui vaut 880 euros mensuels. On est donc pauvre quand en temps qu'individu on ne gagne pas plus de 880 euros. C'est le niveau statistique bien sûr, ceux et celles qui sont 10 , 20 , 50 ou 100 euros au delà de cette limite statistique sont ils non pauvres ? ou simplement presque pauvres ? Combien sont-ils ? on ne nous le dit pas. Mais vous imaginer facilement que leur vie n'est pas très joyeuse.

Le taux de pauvreté est de 13,2 % en 2006 ( tableau 3 ). Cela correspond à un niveau de vie inférieur à 880 euros par mois. A titre de comparaison, au 1 er janvier 2006, le plafond du RMI pour une personne seule est de 433 euros par mois et de 650 euros par mois pour une personne seule avec un enfant ou un couple sans enfant. Ainsi, 7,9 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. La moitié d’entre elles a un niveau de vie inférieur à 720 euros par mois, soit un écart de 18,2 % au seuil de pauvreté. De 2005 à 2006, l’évolution du taux de pauvreté (+ 0,1 point) ne peut pas être considérée comme significative.

L'INSEE parle là de l'évolution du taux de pauvreté. Jusqu'en 2002 il baissait et depuis ne baisse plus. Cela veut donc dire que depuis 2002 l'effort collectif en faveur des plus pauvres de nos citoyens a régressé. Cela est tout simplement du à la politique fiscale du gouvernement UMP depuis cette date. Avec comme base idéologique la théorie du ruissellement: En baissant les impôts des plus riches , on espère que les miettes qu'ils laisseront généreront de la croissance. Je vous ai parlé de tout cela dans quelques billets. Tout cela n'est donc qu'une vaste fumisterie. Depuis 2002, la croissance française est en berne.

Depuis 2002, on a baissé le taux d'imposition sur les tranches les plus élevées de l'impôt, le nombre de tranches a été ramené de 7 à 4 par Galouzeau de Villepin, le taux d'imposition diminué dès 2002 par l'UMP . Et qu'à fait Sarkozy en 2006 : il baissé les impôts sur les successions..On en attend toujours les effets sur la croissance et l'augmentation de revenus des plus pauvres ce qui est la promesse de cette théorie grotesque.

Mais revenons à notre beau graphique.

Déciles

Comme son nom l'indique il représente la décomposition du revenu disponible par décile de niveau de vie en 2006. D1 étant le groupe des 10% aux plus faibles revenus. D10 est le décile des individus ayant le niveau de plus le plus important. En gros D1 ce sont les plus pauvres , et D10 les plus riches.

decomposition_revenus_INSEE.png

Et dans le revenu disponible certains bénéficient de prestations sociales. Cela peut représenter 42% du revenu total pour les plus pauvres. Et comme par hasard ce sont dans ces zones que l'on trouve le plus de précarité et de temps partiel subi. Et qui a dit que le poids du système social était trop élevé : Nicolas Sarkozy. on est en droit de se poser une question : ne veut-il pas tout simplement paupériser encore plus la société française ? Tout ça en réduisant les prestations sociales.

Vous savez le truc qui est d'un niveau trop élevé d'après la droite et les trolls qui parlent d'assistanat. On voit donc que pour certains les prestations sociales sont là pour palier à leur faible niveau de revenus. Dans l'imaginaire de la droite et des cinglés, ce sont des fainéants qui vivent dans le luxe de l'ASS ou du RMI ou des salaires à temps partiels. Ces odieux profiteurs du système refusent des milliers d'emplois sur-payés que de braves employeurs leurs proposent. Tout cela en se prélassant et vivant dans le luxe pendant que les vrais courageux s'épuisent au travail et sont écrasés par les impôts.

On voit sur ce graphique que le poids relatif des impôts (en gris) n'est vraiment pas aussi important que veulent bien le faire croire ces courageux. Et on constate aussi que la progressivité de l'impôt est toute relative. Elle est même bien plus faible que la progressivité des revenus (en rouge). Le supposé coté confiscatoire de l'impôt est donc un mythe. Sur ce thème, je vous invite a lire ce que Marianne à écrit sur ce sujet, lors d'un tour du monde des enfers fiscaux. Vous ne serez pas déçus, notre situation n'est vraiment pas aussi oppressante que certains veulent bien le dire.

Quand à nos pauvres, dont je vais faire partie d'ici quelques semaines. Heureusement que le système social est là pour les aider.100% de leurs revenus partent dans la consommation ou des frais bancaires. Ils font donc vivre la grande distribution et les banques, et participent donc au soutien à l'activité. Retirez leur un seul euro et c'est un bout de croissance en moins, ce n'est pas le cas pour les déciles supérieurs adeptes de la spéculation et de la rente.


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