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Le marché nous sauvera du virus, pas l’Etat

Publié le 22 avril 2020 par Magazinenagg

Le marché nous sauvera du virus, pas l’Etat

Face à cette épidémie, regardons et comparons les politiques de certains pays asiatiques. La Corée du Sud et Taïwan sont proches de la Chine, pays d’origine du fléau. Pourtant ces deux pays ont réussi à contenir la propagation du virus. Comment ? Ils ont fait fabriquer très tôt et massivement des appareils ainsi que des portiques qui sonnent automatiquement lorsque celui qui passe dessous a de la fièvre (plus de 37,5 degrés). Ils leur ont adjoint des équipements de géolocalisation et de traçage, permettant de suivre les personnes atteintes, afin de retrouver celles qu’elles auraient pu contaminer. Ainsi l’activité économique a-t-elle pu continuer, chacun étant libre de vaquer à ses obligations s’il n’est pas malade. De fait, la circulation automobile par exemple est normale à Séoul et à Taipei. Cette politique a été possible grâce à une industrie pharmaceutique et médicale privée performante qui a produit ces appareils à grande échelle pour le pays et même pour le monde puisqu’elle en exporte. Cela fait apparaître que les solutions viennent généralement de l’initiative du marché. En France, nous manquons cruellement de ces équipements, mais nous avons des médecins chercheurs de très bon niveau, comme le professeur Raoult avec son traitement à la chloroquine et bien d’autres. Le salut nous viendra d’eux, comme toujours. C’est en effet à l’économie de marché que nous devons la plupart des grands progrès dans le domaine médical (antibiotiques, pénicilline, etc.) : un chercheur est à l’origine d’une découverte, un capitaliste l’exploite avec profit. Ces découvertes ont permis de guérir des maladies (par exemple la tuberculose, la variole, la rougeole, la coqueluche et plus récemment, le sida) parce qu’elles ont été développées et répandues par le capitalisme. Le remède viendra de l’industrie médicale, fruit de la mondialisation. C’est pourquoi il est absurde de prétendre, comme certains le font, que c’est la mondialisation qui est responsable du fléau. Ce n’est pas en clouant les avions au sol qu’on réglera le problème, mais en trouvant un remède. En réalité et bien au contraire c’est l’irresponsabilité imbibant les pays totalitaires qui est à l’origine du Covid-19 et il faut expliquer pourquoi. On sait qu’au début tout est venu de Chine et l’on suspecte que le virus aurait un lien avec les marchés d’animaux sauvages d’une région. Or la Chine a d’abord essayé d’étouffer le problème, au lieu de le traiter comme elle le fait aujourd’hui. On n’est pas encore capable de déterminer la cause précise de la maladie : est-ce la saleté des marchés d’animaux sauvages où les animaux vivants et les animaux morts sont mélangés ? Est-ce la consommation de ces animaux, en particulier d’insectes vivants et de reptiles, ou le manque d’hygiène et la crasse, ou encore autre chose ? Ou est-ce un virus échappé d’un laboratoire ? Mystère, mais le caractère totalitaire du régime a sans doute été un facteur d’accélération du phénomène. Le médecin chinois qui avait voulu alerter sur le danger a été sanctionné et est finalement mort du virus. Les régimes de liberté et de démocratie comme ceux de la Corée du Sud et de Taïwan rendent les gens responsables, pas les régimes de dictature où un parti unique dirige tout. Je rappelle qu’il n’y a pas de presse libre en Chine ni de justice indépendante ni de libertés publiques ni de liberté d’accès à internet et qu’il existe des passeports intérieurs pour surveiller le mouvement des personnes, ainsi qu’une police secrète toute puissante qui peut, sans jugement, arrêter les opposants, les prêtres ou autres déviants pour les mettre en camps de travail qu’on appelle un laogaï, un goulag chinois. Souvenons-nous de l’Allemagne avant la chute du mur. Alain Madelin donnait cet exemple : vous prenez un peuple, vous mettez un mur au milieu, d’un côté vous mettez une dictature et de l’autre un régime de liberté, vous laissez reposer quelque temps, vous soulevez le couvercle et vous observez la différence. Depuis quelques décennies en Chine est apparu un peu de liberté d’entreprendre, un peu seulement. Le problème c’est l’absence de règles de droit. Il n’y en a pas sur la propriété privée (sauf une loi-leurre qui fait illusion), il n’y en a pas non plus sur la responsabilité des acteurs, ce qui peut expliquer ces anomalies sanitaires. Or le vrai capitalisme, celui du marché, a besoin de règles de droit sûres et solides. Leur absence en Chine a rendu le problème flagrant. C’est une première dans le domaine sanitaire. Faute de sécurité juridique, il est possible que les protagonistes de ce drame aient eu des comportements irresponsables sans en mesurer vraiment les conséquences. L’Etat chinois pouvant leur reprendre à tout moment leur entreprise et le fruit de leurs efforts, ils ont tendance à privilégier le court terme selon le principe « take the money and run ». Montesquieu a écrit : « Quand on est sûr de ce que l’on a, on ose l’exposer pour gagner davantage ». Ici c’est l’inverse : « Quand on n’est pas sûr de ce que l’on a, on va au plus pressé pour gagner un peu car cela ne va peut-être pas durer. » C’est ce qui est arrivé en Chine qui n’a pas dit la vérité au début et ne la dit peut-être toujours pas aujourd’hui. Patrick Simon,
avocat, Institut de recherches Economiques et Fiscales -IREF

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