Most Dangerous Game fait partie des grosses productions que Quibi a mise en avant lors de son lancement. Si l’ensemble est parfois un peu maigre et léger sur le développement des personnages, l’action omniprésente nous ferait presque oublier que le film est assez creux sur la profondeur. C’est Nick Santora (Scorpion, prochainement la série adaptée de la franchise Jack Reacher et le remake de The Fugitive pour Quibi) qui s’est chargé de cette nouvelle relecture de l’histoire de Le Plus Dangereux des Gibiers de Richard Connell (ou Most Dangerous Game en VO) qui a récemment été réadapté au cinéma sous le nom The Hunt. Ce « film en chapitres » comme aime bien le décrire Quibi lors de la présentation de cette série nous plonge au coeur d’une course contre la montre afin que Dodge Maynard sauve sa vie jusqu’au levé de soleil et dans ce cas il deviendra millionaire. L’intrigue se suit globalement sans problème grâce à des épisodes de 6 à 8 minutes particulièrement rythmés. Il y a du cliffangher constant, une tension omniprésente créée par la mécanique de l’histoire, mais ce sont les personnages qui en pâtissent. En effet, on n’apprend pas grand chose sur eux et notamment sur Miles Sellers (incarné par Christoph Waltz - Inglorious Basterds -), président d’une société appelée Tiro Fund.
Dodge Maynard souhaite prendre soin de sa femme enceinte en phase terminale d'une maladie. Il accepte alors une offre afin de participer à un jeu mortel. Il découvre bientôt qu'il n'est pas le chasseur mais la proie...
Detroit est un terrain de jeu intéressant grâce à son lot de friches industrielles (notamment le décor du dernier épisode). Mais là aussi Most Dangerous Game n’a pas suffisamment de temps pour développer chaque moment de tension et tout se déroule alors de façon très rapide. Pour de la consommation sur Quibi, Most Dangerous Game fonctionne plutôt bien. Le but est de consommer cette série dans le métro en allant au travail, dans ce genre de moments. C’est le pari de l’application. Mais Most Dangerous Game aurait mérité d’avoir un scénario plus creusé, notamment dans les relations entre les personnages où tout est furtif. On ne peut pas vraiment s’attacher à aucun des personnages, ni apprendre à connaître qui ils sont en dehors de Dodge (incarné par Liam Hemsworth - Hunger Games -).
Phil Abraham, le réalisateur, reprend la mise en scène sombre et nocturne d’une série comme Daredevil (dont il a réalisé 5 épisodes) et le rythme d’une série comme Jack Ryan. Cela nous offre alors ce que l’on peut attendre de la mise en scène d’une série et il parvient ainsi à donner un rythme qui ne nous permet pas trop de décrocher. Au contraire, Most Dangerous Game s’enchaîne de façon assez efficace. Liam Hemsworth nous offre ici une jolie prestation qui permet de faire oublier certains de ses rôles pas franchement bons qu’il a pu avoir par le passé. Most Dangerous Game est donc une petite série qui saura séduire des gens à la recherche d’un divertissement facile, où le but n’est pas vraiment d’apporter une réflexion sur quoi que ce soit. C’est un peu le même problème que The Hunt a connu. On met en scène des personnages sans profondeurs. Mais justement, ce qui fait l’échec narratif de Most Dangerous Game est-ce son découpage en petit épisodes ou bien tout simplement que c’était pauvre narrativement dès le départ ?
Note : 6/10. En bref, un divertissement à l’enrobage efficace, mais creux à l’intérieur. Les personnages ne sont jamais développés au profit de l’action, omniprésente et certes divertissante.