Le Bureau des Légendes // Saison 5. Episodes 5 et 6.
Ces deux épisodes représentent d’un côté le ventre mou de la saison et de l’autre la quintessence même de ce qu’est cette série. Commençons donc par l’épisode 5.05. Je dois vous avouer que ce n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus palpitant dans la saison qui est mis en scène ici et c’est justement le problème. Commençons avec Mille Sabords. Si j’aime bien Louis Garrel dans sa façon d’incarner son personnage, son personnage lui n’est pas aussi palpitant. Disons qu’il manque un petit quelque chose à son intrigue qui pourrait lui donner une occasion de nous surprendre. Pour le moment on stagne au Moyen Orient et ce n’est pas ce que j’avais envie de voir. Je me demande cependant si Rocambole pourrait donner à son histoire une dynamique différente. Pour le moment on ne peut pas dire que cela soit le cas et de ce fait cette intrigue apparaît réellement comme le ventre mou de la série.
Eric Rochant a voulu en balancer de l’intrigue cette année alors nous suivons des personnages aux quatre coins du monde. La romance de Malotru avec Nadia n’a rien de palpitant non plus. Si j’aime la façon dont les russes le surveillent et lui disent tout ce qu’ils savent, j’ai l’impression que Le Bureau des Légendes est en train de gâcher complètement le talent de Matthieu Kassovitz dans cet épisode. Avec ces deux intrigues qui se tirent un peu dans le pied, Le Bureau des Légendes a du mal à faire décoller certaines histoires. De ce fait, pour que la Russie soit intéressante il faut aller au Cambodge et suivre les aventures de Pacemaker. Si dans l’épisode 5.05 sa petite amie Sveta revient et que l’on découvre qu’il est évacuateur précoce, c’est l’introduction d’un agent de sécurité russe pour surveiller tout le monde qui va bousculer un peu les choses. Ses questions sur la vie sexuelle des gens, sans aucun filtre, c’est tout simplement brillant.
Dans l’épisode 5.06 tout se poursuit et s’accélère autour de Pacemaker alors qu’une cyber-attaque est lancée sur plusieurs organisations (dont l’Hôpital Saint Luc en Belgique). C’était pour le coup une vraie mission efficace, qui nous trimbale dans le monde entier mais sert un récit unique. D’ailleurs, l’épisode 5.06 ne s’éparpille pas énormément. Nous avons droit à l’histoire du passé de JJA, quelque chose que j’attendais depuis un bout de temps (notamment quand on a vu la petite matrioshka de Kennedy dans ses mains à la fin de l’épisode 5.03 (si mes souvenirs sont bons). Mathieu Amalric est une fois de plus parfait sous les traits de son personnage, tant dans le passé que dans le présent. Le fait que Le Bureau des Légendes nous révèle enfin des éléments sur lui permet de le rendre d’autant plus captivant mais aussi au récit de s’intéresser à ce que j’ai envie de voir dans la série.
Tout est fait avec virtuosité narrative, sans temps mort et l’épisode 5.06 passe alors de façon rapide, sans que l’on ne se rende compte qu’il est passé. Contrairement à l’épisode 5.05 qui accumule pas mal d’intrigues moins intéressantes de la saison ou ne leur laisse jamais suffisamment de temps pour éclore dans ce même épisode. Quant à ce qui se passe au Caire avec Marie-Jeanne Duthilleul, je me demande ce que la suite nous réserve et surtout si cela aura un lien à un moment donné avec Rocambole et Mille Sabords. Les trois personnages trainent dans le Moyen Orient.
Note : 6/10 et 10/10. En bref, si d’un côté la série m’a déçu, de l’autre elle m’a subjugué.