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Kalifat (Saison 1, 8 épisodes) : trois femmes pour un attentat

Publié le 25 avril 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

Ils sont forts ces suédois. Pour cette série originale Netflix, Wilhelm Behrman (Innan vi dör) nous plonge au coeur d’une histoire d’attentat en préparation sur le sol suédois. Si au premier abord Kalifat pourrait ressembler à Homeland car elle partage plusieurs thématiques similaires, ce n’est pas totalement le cas. L’une des forces de Kalifat est de savoir assaisonner suffisamment bien chaque épisode afin de créer un suspense haletant et une action trépidante. Au départ, la série démarre petit à petit et une fois lancée, alors elle ne s’arrête plus. Kalifat se veut également réaliste et nous plonge alors au coeur de plusieurs dynamiques qui permet de développer des personnages différents. Ceux-ci, complexes, sont également attachants alors que le scénario leur rend service constamment. Si le casting est solide, les personnages sont développés de façon intelligente alors que l’on suit des parcours féminins au milieu d’une affaire de terrorisme (et là aussi, vous allez penser à Homeland, d’autant plus que par moment l’héroïne est un peu folle elle aussi).

Alors que l'Etat islamique prépare un attentat contre la Suède, les destins d'une mère en galère, d'une étudiante pleine de vie et d'une flic ambitieuse s'entrecroisent.

Afin de nous plonger rapidement dans son univers, Kalifat ancre ses personnages et son histoire dans le monde réel. C’est avec une mise en scène élégante et brute que Kalifat parvient à ne jamais tomber dans certains pièges. La série a tous les ingrédients du sensationnel mais elle parvient à changer la donne malgré tout en apportant une patte étonnante. Les deux premiers épisodes ne sont pas vraiment ce que Kalifat a de mieux à nous proposer. Il faut attendre le troisième épisode au moins afin de voir l’ensemble prendre réellement forme, notamment car les personnages sont installés et que l’histoire peut désormais évoluer.

Les femmes sont ici de vraies héroïnes alors que le destin de chacune d’elle nous fait une belle proposition. Le tout est grandement aidé par le casting, solide du début à la fin. J’ai été assez surpris de la crédibilité que l’on peut donner au récit qui n’a de cesse de faire des références intelligentes au monde des renseignements mais aussi du terrorisme en général. Pour que l’on soit immergé au mieux, même si certains retournement de situations sont un peu poussifs, la série créée un environnement réaliste, une utilisation des langues là aussi importantes et la radicalisation comme moteur narratif qui prend rapidement aux tripes. Tout part pourtant d’un point de départ assez facile et classique pour le genre (qui a donné lieu à de nombreuses séries ces dernières années, dont La Victima Numero 8 sur Netflix également).

Kalifat fait la force de ne pas tomber dans le cliché non plus de la radicalisation. Ce qui fait l’intérêt de la série c’est l’humanité qu’elle donne à chacun des personnages, mêmes ceux qui sont radicalisés. La fin de la saison apporte quant à elle une émotion viscérale alors que la mort de Karima renforce le sentiment de réalisme de la série. Si au départ j’étais un peu hésitant à l’idée de découvrir Kalifat (notamment car ce genre de séries cela peut être quitte ou double), je suis content de voir que Netflix produit aussi de très belles choses chez nos voisins nordiques. Et pire, Kalifat permet aussi de faire réfléchir sur la façon dont on a conduit ces gens à se radicaliser.

Note : 7.5/10. En bref, une première saison efficace qui donne envie d’en voir plus même si la saison a été construite à la manière d’une mini-série.

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