Avec Defending Jacob, Apple TV+ explore le système judiciaire américain où Chris Evans, procureur adjoint et fils de l’accusé doit tout faire pour sauver son fils. Avec ces trois premiers épisodes, Defending Jacob parvient à rendre fluide un récit pourtant déjà vu. Il n’y a donc rien de très original dans cette série si ce n’est la présence de Chris Evans (Captain America, Avengers). Créée par Mark Bomback (La planète des singes : l’affrontement, Die Hard 4), la mini-série parvient à se présenter comme un drame familial plutôt sympathique grâce à une ambiance qui suit un bon rythme. Les ressors narratifs sont là et souvent prévisibles mais au delà de toutes ces erreurs, Defending Jacob parvient malgré tout à devenir addictif. J’ai enchaîné les trois épisodes avec l’envie d’enchaîner frénétiquement la suite, sans trop me rendre compte du temps qui passe pour autant. Mais Defending Jacob c’est aussi un mélange entre le polar et le drame sur la parentalité, quelque chose qui d’un côté prend son sens, et qui de l’autre a énormément de mal à éclore. La famille Barber n’est pas la famille la plus intrigante. Le fils Jacob, est un personnage assez amorphe et peu attachant.
Procureur adjoint d'une petite ville du Massachusetts, Andy Barber est confronté à un terrible dilemme lorsque son propre fils de 14 ans est accusé du meurtre d'un camarade de classe. Alors qu'il tente d'innocenter son garçon, le procureur découvre certains secrets, qui sèment le doute. Acculé, quel choix fera-t-il face à cet insoluble dilemme entre son devoir de défendre la justice et son amour inconditionnel pour son enfant ?
Disons que le côté parfois je m’en foutiste du personnage rend le tout étrange et pas franchement touchant. C’est donc sur les parents Barber que Defending Jacob se concentre. A commencer par le père, qui va utiliser ses connaissances de l’affaire afin de sauver son fils, mais aussi la mère qui est au fond du gouffre. Cependant, Defending Jacob c’est aussi une étude des conséquences que les médias peuvent avoir sur la vie d’un accusé (surtout quand il a 14 ans) et comment ils montent rapidement la tête de toute une communauté. Mark Bomback semble chercher à dénoncer le système judiciaire américain qui fabrique des coupables sans leur donner la présomption d’innocence. Si ces trois épisodes introduisent un drame sympathique, Defending Jacob n’est pas pour autant la série de l’année. Adapté du roman du même nom de William Landay (2012), Defending Jacob souffre par moment de ne pas suffisamment nous en donner à la fois et ce qui est paradoxal c’est qu’elle peut aussi parfois trop enrichir sa galerie de personnages.
Au fond, Bomback et le réalisateur Morten Tyldum (The Imitation Game) parviennent à gérer suffisamment de suspense afin de faire bouger les personnages et les choses d’épisodes en épisodes. Mais ce qui rend Defending Jacob plus intéressant c’est souvent grâce à ces moments plus touchants, loin des projecteurs, que l’on passe sous le toit des Barber qui est finalement plus intrigant.
Note : 5.5/10. En bref, un drame familial sur fond d’affaire de meurtre plutôt efficace, mais en rien original.