Lola vers la Mer // De Laurent Micheli. Avec Mya Bollaers, Benoît Magimel et Els Deceukelier.
Si Lola vers la Mer a parfois été décrit comme le nouveau Girl, les deux films sont tout de même très différents. Pour son second long métrage, Laurent Micheli décide de nous plonger dans le quotidien de Lola, jeune fille transgenre de 18 ans qui, suite à la mort de sa mère, va retrouver son père qu’elle n’a pas vu depuis deux ans. Il y a là dedans un drame intéressant, à la fois familial mais aussi quelque chose de plus humain bercé de tolérance et d’émotions assez brutes. On est cependant ici face à un film moins âpre que Girl, ce qui permet ainsi de donner à Lola vers la Mer son originalité et son intérêt. On retrouve alors le goût du road movie pourtant si simple mais ici fait avec beaucoup de sagesse. Ajoutons à cela Mya Bollaers, parfaite sous les traits de Lola. De son côté, Benoît Magimel qui a enchainé les rôles pas franchement reluisants apporte ici quelque chose d’intéressant au travers de la maturité et du personnage torturé qu’il incarne. L’une de ses meilleures interprétations depuis La vie est un long fleuve tranquille (qui était son premier rôle remarqué).
Alors que Lola, jeune fille transgenre de 18 ans, apprend qu’elle va enfin pouvoir se faire opérer , sa mère, qui devait la soutenir financièrement, décède. Afin de respecter ses dernières volontés, Lola et son père, qui ne se sont pas vus depuis deux ans et que tout oppose, sont obligés de se rendre jusqu’à la côte belge. En chemin, ils réaliseront que l’issue du voyage n’est peut-être pas celle à laquelle ils s’attendaient…
Lola vers la Mer a l’intelligence de nous faire jongler entre des passages léger avec un brin d’humour qui fait toujours plaisir et d’autres moments, riches en émotions qui peuvent nous faire fondre en larmes. Mais plutôt que de tout nous balancer en pleine figure, Lola vers la Mer préfère le faire avec beaucoup de sagesse et de pudeur. Le film prend son temps et nous offre alors quelque chose de fort. En évitant de tomber dans les clichés, comme Girl, Lola vers la Mer est une petite pépite belge inattendue dans le monde du cinéma francophone. Surtout que de parler de personnages transgenre ne se fait pas ici pour surfer sur une quelconque vague. Le film permet alors de faire réfléchir ces parents qui n’arrivent pas à accepter leurs enfants tels qu’ils sont. Dès que le road movie est lancé, alors celui-ci nous embarque dans ce qu’il fait de mieux. Lola vers la Mer est donc la petite surprise de ce confinement à laquelle je ne m’attendais pas du tout.
Note : 8/10. En bref, c’est pudique et touchant. Une belle réussite incarnée par une révélation (Mya Bollaers) et un acteur qui démontre à nouveau son talent (Benoît Magimel).
Date de sortie : 11 décembre 2019