Sa levée de fonds, il y a quelques jours, nous procure une excellente occasion de nous pencher sur Libeo et sa plate-forme destinée à prendre en charge les factures des PME de A à Z, automatiquement. D'autant plus que l'introduction d'une version gratuite sera idéale pour profiter de l'essentiel de ses fonctions en cette période difficile.
À l'ère (théoriquement) « digitale », nombreuses sont encore les petites entreprises qui, faute de solution ultra-simple à mettre en œuvre et à utiliser au quotidien, gèrent leurs factures manuellement… et sous forme imprimée (y compris quand elles les reçoivent par voie électronique). Les conséquences sont lourdes, entre temps perdu et risques d'erreur (ou de fraude), en passant par un manque de visibilité sur la trésorerie, qui peut s'avérer dramatique quand les difficultés à venir ne sont pas anticipées.
La réponse de Libeo commence donc par une expérience optimisée. En l'occurrence, il suffit de transmettre la facture (numérisée) dès sa réception, par messagerie ou par téléchargement, et la startup s'occupe ensuite de tout le reste. Une première étape d'analyse permet d'abord d'extraire tous les éléments utiles – par exemple le montant, la TVA et l'échéance – pour un traitement autonome et un suivi en (presque) temps réel, avec une connexion possible aux principaux outils comptables du marché.
Si les coordonnées bancaires de l'entreprise ont été fournies, il est même possible de choisir de déléguer le règlement de la facture, soit immédiatement soit à une date ultérieure, lors de son enregistrement. Dans le meilleur des cas, les coordonnées de paiement (l'IBAN du créancier) sont lues directement sur le document. À défaut, il faudra juste indiquer l'adresse de courriel du correspondant ad hoc chez le partenaire, qui sera invité à saisir les informations nécessaires (une seule fois, naturellement).
En aval, grâce à la centralisation des factures, Libeo est en mesure de proposer aux entrepreneurs (et à leur expert comptable, qui peut disposer d'un accès dédié) un module de pilotage de la trésorerie, procurant une vue globale et précise sur l'historique des achats, les encours réels, les règlements en attente, les parts des principaux fournisseurs dans les dépenses… Il représente de la sorte un puissant instrument d'assistance pour les structures qui n'ont guère d'énergie à consacrer aux tâches administratives.
La proposition de valeur de Libeo devrait incontestablement trouver un écho auprès des PME laissées à l'écart de la révolution « digitale ». On peut cependant s'interroger sur la pertinence à long terme de son approche exclusivement centrée sur le poste achats : il faudrait rapidement envisager d'offrir, pour plus d'efficacité et de performance, le même genre de capacités – d'automatisation, de suivi, d'analyse – sur l'ensemble de la gestion d'entreprise. Qui, parmi les banques, les spécialistes de la comptabilité et les nouveaux entrants, saura s'emparer de cette opportunité qui leur tend les bras ?