Le néant. Avec cette crise sanitaire sans précédent, l’élite libérale s’est réveillée dans un désert. Comme tous les déserts, il avait ses mirages : les bienfaits du libre-échange, une économie de services, le tourisme comme seul horizon pour des territoires entiers.
Ils se sont vite évaporés avec l’arrivée du coronavirus. Où fabriquer des masques ? En Chine. Où produire des médicaments ? En Inde. Où trouver des bouteilles d’oxygène ? L’usine a fermé.
Le désert industriel imposé à notre pays par la recherche de profit immédiat en jouant la carte du moins-disant social et environnemental n’a pas seulement jeté des milliers de salariés dans le chômage, il nous a privés de toute capacité collective à réagir face à l’adversité.
Il est temps de sortir du désert
Cette crise est l’occasion de repenser en profondeur la politique industrielle de la France qui ne peut être laissée entre les mains de quelques actionnaires indifférents à l’intérêt général.
Des pans entiers de la production doivent être relocalisés. Les circuits courts ne valent pas que pour les denrées agricoles.
Le produire en France est plus que jamais d’actualité, n’en déplaise à ceux qui l’ont ringardisé dans les années 1980 pour mieux inscrire dans les têtes l’inéluctabilité de la fermeture des usines.
Le défi climatique et l’ambition sociale peuvent se conjuguer dans l’invention d’une industrie du XXIe siècle, ancrée dans ses territoires, tournée vers la réponse aux besoins humains, respectueuse des salariés et de leur cadre de vie.
Il est temps de sortir du désert.
30 avril 2020