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02/05/2020 « LA MARSEILLAISE OCCITANIE » SOCIAL. « Dans le Gard et l’Hérault, un 1er Mai revendicatif sur internet » Par Rémy Cougnenc

Publié le 02 mai 2020 par Particommuniste34200

Faute des traditionnels défilés en raison de l’épidémie, la CGT invite les salariés à se prendre en photo accompagnée des messages de lutte sociale. Les responsables syndicaux sont inquiets des effets d’une crise économique qui accentue les difficultés locales importantes.

Ce vendredi 1er mai, si sur les coups de 20h vous entendez Bella Ciao de votre balcon en plus des applaudissements pour les soignants, ce ne sera pas parce que vos voisins écoutent trop fort la série à succès La Casa de Papel. Mais parce que les salariés auront répondu à l’appel de la CGT en reprenant les symboles musicaux (Le Chiffon Rouge, l’Internationale…) des luttes pour maintenir le caractère revendicatif de ce 1er mai très particulier.

Pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale, les traditionnels défilés qui célèbrent la fête du Travail et les travailleurs n’auront pas lieu à cause du Covid-19. « On réclame le maximum de protection pour nos salariés dans les entreprises, ce n’est pas pour demander des dérogations pour des rassemblements, il faut être cohérent», explique Serge Ragazzacci. Faute de manif’, le secrétaire de la CGT 34 postera une vidéo le 1er mai vers 10h30 sur le site Facebook de l’Union départementale.

Plus que jamais déterminé à défendre les salariés dans cette période qui les fragilise, le premier syndicat propose par ailleurs plusieurs actions à réaliser chez soi à diffuser sur internet pour célébrer la fête des travailleurs. Outre les reprises musicales engagées, il peut s’agir de se prendre en photo de manière originale devant des banderoles revendicatives. «On va inonder les réseaux sociaux de ces diaporamas où les gens demandent le Smic à 1800euros, la retraite à 60 ans ou une santé 100% publique», illustre Bruno Rivier, co-secrétaire de la CGT 30. Dans un second temps, son homologue héraultais est convaincu qu’il faudra repenser en profondeur l’organisation du travail. «Réduire le temps de travail et se demander si ouvrir les magasins le dimanche est bien nécessaire», illustre-t-il.

Un « effet d’aubaine » pour certains patrons

Dans le Gard, les adhérents seront aussi appelés à signer la pétition de la CGT sur le « Jour d’après » et d’adresser aux députés, président du Département et présidente de Région, les propositions du syndicat en vue de la sortie de crise. « Le temps de travail et les congés payés sont remis en cause par le patronat à l’offensive. Il n’est pas question que les salariés fassent don d’eux. à la Libération, on a réussi à mettre en place des amortisseurs sociaux. La France n’a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui. On ne va pas attendre que le Medef et le gouvernement nous fassent payer la crise», prévient Bruno Rivier.

Dans l’Hérault, son homologue Serge Ragazzacci, qui sait la capacité du patronat à s’engouffrer dans les brèches, ne dit pas autre chose. «40% des salariés du privé sont en chômage partiel. On constate un effet d’aubaine chez certains patrons qui attendent de toucher les fonds de l’état pour verser les salaires». Il faut dire que les procédures aux Prud’hommes sont suspendues. Faute d’avoir pu faire interdire tout licenciement en période de crise, la CGT tente de faire repousser les entretiens préalables au licenciement en refusant de se déplacer. «Pour l’instant l’Inspection du travail nous soutient», se réjouit Serge Ragazzacci.

Tandis que 110 000 Héraultais étaient au chômage avant la crise, le secrétaire héraultais s’inquiète de l’absence de représentation syndicale de quelque 70 000 salariés dans les très petites (TPE) ou petites entreprises (PME) de moins de 11 salariés. «Ceux qui parlent aujourd’hui sont les employeurs. Je crois que l’inquiétude d’un serveur est aussi légitime que celle d’un entrepreneur».

La CGT qui pointe «les risques d’isolement chez les salariés fragiles», aimerait aussi que soit mieux encadré le télétravail. Serge Ragazzacci souhaite qu’on réfléchisse au remboursement de frais téléphoniques ou d’internet, au droit à la déconnection du travail… Les négociations entre les syndicats de salariés, l’Inspection du travail, le Medef et l’UPE ont débuté le 30 avril.

Très inquiet pour les conséquences sociales de la crise économique dans une région où le chômage est déjà élevé et les salaires au plus bas, notamment dans les secteurs fragiles du tourisme ou de la culture, Serge Ragazzacci espère que les pouvoirs publics sauront tirer de bonnes leçons pour l’industrie. «Si on relocalise la production, on peut espérer des effets rebonds dans les prochains mois et les prochaines années».

02/05/2020 « LA MARSEILLAISE OCCITANIE » SOCIAL. « Dans le Gard et l’Hérault, un 1er Mai revendicatif sur internet » Par Rémy Cougnenc
02 mai 2020

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