On en a connu et reconnu des premiers mai qui riment à comme il te plaît, des unitaires que rejettent les solitaires, des disloqués complètement toqués, des pluvieux pas très dispendieux, des radieux avec beaux cieux, des criards qu’apprécient les gueulards, des « tous ensemble » attention aux crocs-en-jambe, des solitaires pour les moins unitaires, des bavards qui donnent soif aux buvards et des fois des froids, des chauds, des terribles, des silencieux, des dans la dignité des réprouvés, des scandalisés, un seul en 2002 contre le ventre encore fécond, des avec victimes, des avec des larmes, des sérieux, des tristes, des joyeux, des dans la Résistance, des internationalistes, des aux premiers rangs, des pacifistes, des en fond de cortèges, des avec CRS, des avec grises mines, des féministes, des « on est là », des « on est les plus nombreux », des critiques envers la direction, des toujours anti Medef, pour les anciens anti CNPF, pour les plus anciens encore anti CGPF, des révoltés, des anti tout, des anti militaristes, des prêt à tout, des comme ceci, des comme cela, des rouges, des plus ou moins rouge, des solidaires, des anti racistes, des anti découpages électorales, des gentils, des méchants, des comme il nous plaira.
Mais jamais nous n’avions connu un premier mai confiné. Expérience à vivre.
On a beau changer d’horizon, on ne change pas de cœur.
Il est déjà plaisant de se dire que nous nous en souviendrons.
02 mai 2020