L’explosion des violences intrafamiliales est une des nombreuses conséquences délétères du confinement de la population depuis le 17 mars.
Alors que les conditions de la sortie de l’état d’urgence sanitaire sont encore très loin d’être réunies -le gouvernement a décidé de prolonger cet état exceptionnel jusqu’au 24 juillet et la majorité en marche s’apprête à voter dans ce sens, mardi- les moyens pour répondre aux drames qui se nouent dans le huis clos des foyers, relèvent essentiellement de la mobilisation des associations.
Le lent déconfinement, à partir du 11 mai, ne va pas mettre un terme au phénomène : nombre d’écoles resteront encore fermées ; les transports collectifs mettront au moins un mois à fonctionner normalement ; le télétravail est toujours à l’ordre du jour. De même, toutes les structures d’accueil ne seront pas en capacité d’agir.
Combien d’enfants démolis ?
Ce n’est pas faute, pour les acteurs engagés contre les violences conjugales et familiales, d’avoir exigé des investissements à la hauteur et l’ouverture de lieux d’accueil. Le milliard nécessaire n’a pas été obtenu en dépit d’une mobilisation citoyenne sans précédent. Les dégâts humains provoqués par la crise sanitaire, sociale et économique ne sont pas encore quantifiables.
Combien d’enfants, de femmes, de familles, vont sortir démolis -s’ils s’en sortent- de cette période hors du commun qui aurait nécessité autre chose que de la compassion ? Réinventer la protection de l’enfance est un impératif pour bâtir un avenir soutenable et vivable.
04 mai 2020