Nous sommes en 2033 à San Francisco et Nathan meurt accidentellement d’un accident de voiture. Il est alors « Uploadé » dans un paradis virtuel : Lakeview payé par celle qu’il est sensé aimer (mais dont il va rapidement se détacher au bénéfice de son « ange »). Pour pimenter un peu le tout, Upload va au delà de la romance en racontant une conspiration qui a supprimé des souvenirs de Nathan et qui nous permet de découvrir qu’il a été assassiné (en partie par la femme en charge de son avatar). Greg Daniels (The Office) ne permet donc pas de temps à installer son récit, coloré et fun avec de l’humour et une vraie histoire à suivre, à la fois une belle romance mais aussi quelque chose de complètement différent : le mystère entourant la mort du héros. Michael Schur et Greg Daniels ont travaillé ensemble sur The Office puis Parks & Recreation et ensuite, chacun a fait son bout de chemin mais les deux ont voulu donner leur point de vue sur la vie après la mort. Schur a inventé The Good Place, Daniels a inventé Upload.
Upload est une satire sociale de notre monde qui a trouvé ici un nouveau moyen capitaliste de nous faire dépenser plus d’argent. Chez Horizen, la vie après la mort a un gout de dépenses et tout fonctionne comme un hôtel avec le bar, le mini bar et le buffet du petit déjeuner qui ferme à 10h pile. C’est sans compter sur les pop up qui débarquent dans la vie pour te vendre des chewing gum Orbit ou des prestations en tout genre. C’est probablement ce qui m’a le plus fasciné dans cet univers créé de toute pièce car c’est une vraie critique du capitalisme et de la façon dont de grosses entreprises vont se gaver sur notre dos même après notre mort. Car même si tu es mort les vivants continuent de dépenser pour toi afin que tu es une vie après la mort. C’est terrible tout de même de se dire un truc pareil mais je trouve tout cela fascinant.
Cependant, Upload manque tout de même de quelque chose. Tout est presque parfait sauf la partie romancée. Il n’est pas facile de s’attacher à la romance de cette série car le côté humain manque un peu. Les personnages sont sympathiques mais j’aurais presque adoré que Upload puisse faire les choses différemment. Dans son absurdité souvent assez sombre, Upload tente alors de créer des moments plus humains mais c’est là que Upload échoue un peu au travail. Robbie Amell est de son côté plutôt attachant ce qui permet de prolonger le plaisir sans problème tout au long de la saison et de nous offrir ce que l’on peut attendre de la part d’un tel personnage. La relation entre Nathan Brown et son « ange » Nora est ce qui permet de créer un fil conducteur tout au long de la saison. Le fait que ce « paradis » nécessite la présence presque constante d’employés d’un call-center est l’un des éléments de la série de Greg Daniels qui permet de découvrir à quel point cette utopie digitale ne fonctionne pas toujours.
Dans sa façon de s’amuser du capitalisme Upload est une série assez intéressante et c’est justement là dessus qu’elle fonctionne le mieux. C’est d’ailleurs là dedans que Greg Daniels et ses scénaristes sont les meilleurs. A Lakeview il y a les Upload qui ont une super chambre et puis ceux qui sont dans le sous sol dans les chambres « 2 gigas ». On a la chance de pouvoir voir tout ce qui se présente dans cet univers dans cette première saison ce qui est plutôt rassurant. D’ailleurs, ces derniers doivent résister à l’idée de réfléchir trop ou d’être émotionnellement plus touchés sinon ils vont devoir attendre le mois prochain pour le renouvellement de leur compte 2 gigas. Le dernier épisode permet de faire évoluer les choses plus rapidement et tout cela nous embarque dans une aventure complètement différente, plus violente aussi, mais plus centrée sur l’action derrière tout ce que la saison a pu développer au fil des épisodes.
Note : 8/10. En bref, une série inventive qui échoue sur les émotions mais qui s’avère efficace dans les mystères, la satire et les rebondissements.
Disponible sur Amazon Prime Video.