Les Vétos // De Julie Manoukian. Avec Noémie Schmidt, Clovis Cornillac et Carole Franck.
Parfois il y a des films qui ne méritent pas vraiment de remplir des salles de cinéma et qui pourraient très bien connaître une vie uniquement un mercredi soir sur France 2. Voilà donc une sorte de téléfilm au scénario pas toujours inspiré et à la fin convenue. Pour autant, Les Vétos reste une comédie (qui a du mal à travailler son humour) dramatique (aux émotions qui ont du mal à ressortir) qui a une façon intéressante de parler du milieu des vétérinaires. On sent que Julie Manoukian s’est documentée sur le sujet ce qui permet de rendre crédible cet univers. On découvre alors les vétérinaires des campagnes dont la vie de famille n’est pas simple, les heures supplémentaires sont légions et les clients ne sont pas les plus riches. C’est donc l’histoire de ces vétérinaires qui ont du mal à trouver des remplaçants et qui ne peuvent pas toujours facturer les prestations avec le prix réel qu’ils devraient pratiquer. De ce point de vue là, Les Vétos est un film documenté et touchant qui permet de rendre compte d’une profession qu’il n’est pas toujours facile mais qui se fait pour l’amour des animaux.
Au cœur du Morvan, Nico, dernier véto du coin, se démène pour sauver ses patients, sa clinique, et sa famille. Quand Michel, son associé et mentor, lui annonce son départ à la retraite, Nico sait que le plus dur est à venir. « T’en fais pas, j’ai trouvé la relève. » Sauf que… La relève c’est Alexandra, diplômée depuis 24 heures, brillante, misanthrope, et pas du tout d’accord pour revenir s’enterrer dans le village de son enfance. Nico parviendra-t-il à la faire rester ?
Côté mise en scène, Julie Manoukian nous offre ses meilleurs plans de téléfilm. Elle à qui l’on doit des épisodes de Clem ne fait rien d’exceptionnel à l’écran ce qui m’a vraiment déçu car je suis sûr qu’il y avait mieux à faire avec la campagne et les animaux. On perd alors l’émotion d’un Belle et Sébastien sur la relation entre l’Homme et la bête. Noémie Schmidt (A l’intérieur, L’amour flou) s’en sort quant à elle plutôt bien dans son rôle de jeune véto qui débarque à la campagne et découvre un monde qui est à mille lieux de ce qu’elle a vu à l’école. Clovis Cornillac de son côté est lui aussi crédible dans son rôle de vétérinaire à la vie de famille complètement éclatée. La médecine rurale avait pour moi été un peu mieux exploitée dans Médecin de campagne (2016) et la campagne plus intéressante dans Au nom de la Terre (2019). Si la ruralité est un élément à explorer au cinéma, Les Vétos ne le fait pas suffisamment pour que l’on ait une vision plus intéressante des choses. Mais le scénario est creux et ne développe jamais suffisamment tout ce qu’il veut mettre en scène…
Note : 4.5/10. En bref, si c’est documenté et que côté casting c’est réussi, Les Vétos est un téléfilm aussitôt vu aussitôt oublié.
Date de sortie : 1er janvier 2020