Greed // De Michael Winterbottom. Avec Steve Coogan, Isla Fisher et David Mitchell.
Je dois avouer qu’une satire sur le monde des super-riches cela a quelque chose de fascinant. Sur le papier, la comédie de Michael Winterbottom (The Trip, Un coeur invaincu) a tout pour plaisir mais sa façon d’exécuter son récit n’est pas toujours brillante. Ca part souvent dans tous les sens et on perd alors un peu le fil de l’histoire. L’idée de départ est de parler du jugement de Richard McCreadie (incarné par Steve Coogan) qui s’est fait son argent sur le dos du monde du prêt à porter. Tout cela a été inspiré par la vie du milliardaire Phillip Green (que je ne connaissais pas) et je dois avouer qu’il y a quelque chose d’intéressant dans cette façon de faire. La façon dont McCreadie garde son train de vie c’est simplement en utilisant les prêts bancaires et en évitant les taxes. Tout cela se déroule dans le dos de son image publique qu’il travaille afin de faire en sorte que personne ne regarde sur ce qu’il fait réellement. Mais Greed a du mal à aller au delà du personnage de McGreedy que se construit le héros car cela manque de profondeur. Dès que Greed montre le procès par exemple, il manque un truc qui pourrait fonctionner comme dans un film de Sacha Baron Cohen.
La vie d'un millionnaire et de son épouse, seule personne au monde capable de le comprendre.
Greed échoue car il a du mal à se concentrer sur quelque chose. Il y a trop d’intrigues secondaires en même temps qui tentent d’enrichir plus qu’il n’en faut un script surchargé. Le tout est alors organisé de façon très étrange et le manque cruel de structure dans la narration laisse alors Greed un peu sur le carreau. Tout n’est pas à jeter et notamment Steve Coogan qui s’avère plutôt bon dans ce rôle là. On sent qu’il s’éclate et c’est forcément une bonne chose, mais ce n’est pas suffisant. Greed ne creuse pas non plus le fond (notamment quand Richard compare son exploitation des travailleuses étrangères pour des salaires minables à celle que peut faire H&M ou Zara). Quand on parle de cette partie du capitalisme et que l’on tente d’en faire une satire, il aurait été un peu plus intéressant de creuser les choses et peut-être d’apporter quelque chose de pertinent. Greed a donc des idées intéressantes mais pas toujours la façon de les faire qui est intéressante. Certaines intrigues secondaires comme la télé-réalité qui suit Lily est amusant mais cela ne colle pas toujours avec le reste.
Note : 4.5/10. En bref, une idée géniale qui finit en soufflé qui retombe.
Prochainement en France.