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La plus grosse partie de poker du monde

Publié le 20 juillet 2008 par Poker

Petit post de mai 2007 que je remonte... 

 Le poker peut conduire sur des chemins si obscures...

Vous vous souvenez du livre « La gagne » de Lenteric que je conseillais à tous de lire (post ici), l’histoire d’un banquier qui mettra sa fortune et sa vie en jeu sur une table de poker… aujourd’hui je viens de découvrir que l’histoire est réalité et je n’arrive encore pas à croire ce que je lis. Cette histoire s'est passée il y a quelques années.

  

 Cet homme est Andy Beal.

La plus grande partie de poker du monde   Beal est un génie des maths et accessoirement millionnaire, il défie les professionnels de Las Vegas de jouer 40 millions de $ contre lui et prétend qu’il peut battre les meilleurs joueurs de poker du monde. Alors pourquoi ne viennent ils pas à Dallas pour l’affronter ? Voici l’histoire de ce bras de fer qui dure depuis quelques années. Dans un coin du VIP room du club The Lodge déserté, seule une table de poker est illuminée par une fausse lampe Tiffany. Et sur cette table se trouve une petite carte blanche sur laquelle on lit, "Réservé : McManus vs Beal, Round 2."   James McManus dédicace son livre au rez de chaussée. Lui et Andy Beal se sont mesurés plus tôt dans la journée dans les bureaux de la Banque de Beal au Nord de Dallas. "Je me suis fait écrasé," dit McManus. McManus vous le connaissez, il a fini à deux tables finales au WSOP. Il est l'auteur à succès de Positively Fifth Street, un des livres essentiels du poker. Son livre fait partie de l’histoire du poker et Beal est un personnage clef dans le chapitre final.   Quant à Beal c’est un banquier et un père de cinq enfants qui vit avec sa femme dans les Highlands montagneuses, dans une maison étonnamment modeste, étant donné qu'il vaut plus d'un milliard de dollars. Mais c’est aussi un joueur poker expérimenté car Beal a passé ces quatre dernières années à rivaliser régulièrement contre les professionnels du monde entier pour des parties de High stakes qui se chiffrent en millions. Jouer à de telles limites prend cependant beaucoup de temps, d’énergie et de concentration. "Vous devez savoir exactement ce que vous faites," m'a expliqué Beal. " Rester bon à ce niveau est un processus qui vous consume de l’intérieur. Et j'essaye de faire autre chose en parallèle pour ne pas passer ma vie à penser au poker."   Il y a peu de temps, en septembre dernier Beal a fait savoir qu’il jouerait une partie finale à Dallas. Ce serait Beal contre un consortium de pros, "The Consortium," dirigé par Doyle Brunson, le parrain du jeu. Le buyin: 40 millions de $. Mais Brunson et son équipe se sont désistés et dans une lettre ouverte publiée dans un magazine de Poker, Beal les a traité de poules mouillées. Ici   Brunson répondit alors en disant que Beal n’offrait pas toutes les garanties sur la partie. c'était fin 2004... la première partie serait remise à 2005. En février exactement.   Andy Beak : la biographie.   On a très peu été écrit sur l'homme et il refuse d'être photographié ou interviewé concernant cette histoire. Mais ses résultats aux parties de poker nourrissent sa légende. Il est arrivé à Dallas en 1979 après avoir quitté l'université de Baylor. Il réussit alors assez bien dans l'immobilier. Pour la petite histoire son premier deal est l’achat d’une maison 6500$ pour la mettre en location 119$... ensuite il continuera à investir. En 1988, à 35 ans, il lance la Banque Beal avec 3 millions de $ qu'il a amassé en s’accaparant des petites sociétés en faillite, les redressant et en tirant du bénéfice… faisant des centimes des dollars et ainsi de duite. Huit ans plus tard, la Banque Beal était parmi la plus profitable du Texas. Il est aussi devenu le plus grand organisme prêteur privé de Dallas et, basé sur des prêts quinquennaux, il se classe fréquemment parmi les toutes premières banques américaines.   Une clef essentielle du succès de la Banque Beal , selon le site de la société, a été "sa philosophie d'analyse mathématique prudente," "pour savoir exactement évaluer quantitativement le prix et le risque encouru." En effet Beal est un génie des mathématiques. Par exemple, en 1993, en essayant de trouver une solution plus simple au dernier Théorème de Fermat, il a inventé une énigme numérique connue dans la fraternité de mathématiciens comme la « Beal Conjecture ». Et Beal offre un prix de 100,000 $ à la personne qui arrivera à la résoudre.   Ainsi, en 1997, avec 200 millions de $ de son argent propre, il a monté Beal Aerospace. Il a eu l'intention de créer la première société privée à lancement de satellites dans l'espace. Avec plus de 200 employés, c'était le plus grand effort de développement de recherche spatiale privée de tous les temps. Mais Beal a découvert qu'il ne pouvait pas rivaliser avec les budgets illimités du gouvernement fédéral et de la NASA. "Quand le Congrès et la NASA ont budgété 10 milliards de $ pour financer des systèmes de lancement concurrents, nous avons jeté l'éponge," raconte t il. Beal cessa toute opération en octobre 2000.   Rapidement après cette date, Beal se rendit à Las Vegas pour s’essayer au poker.   Beal a rapidement constaté qu’il était très fort au Texas Holdem $80/$160 sur les tables du Bellagio. Devenant plus à l'aise avec le jeu, il a progressé aux tables $400/$800. Bientôt, il a commencé à demander si quelqu'un pourrait être intéressé par des parties de High Stakes.   Plusieurs joueurs professionnels acceptèrent. La seule condition : Beal insista pour que les parties se fassent en Head Up. Bien que beaucoup de joueurs de poker soient des multimillionnaires, aucun d'eux ne pouvait se permettre de jouer Beal sans risquer toute leur Bank Roll. Ils ont donc formé « The Corporation » en investissant chacun des fonds propres. L’équipe de Doyle Brunson inclus 16 des meilleurs joueurs de poker du monde : Johnny Chan, Chip Reese, Jennifer Harman, Howard Lederer, Chau Giang, Gus Hansen et Phil Ivey et d’autres plus occasionnels.   Pendant les quelques mois qui suivirent, vous pouviez toujours savoir quand Beal était en ville, parce qu’au Bellagio aux tables de grosses blinds, une foule de pros se réunissait autour de deux joueurs à une table avec devant des piles imposantes de chips, chaque chip valant 10,000 $. Il y a beaucoup de spéculation quant aux raisons de Beal de jouer autant d'argent contre de tels joueurs professionnels. Tandis que certains pensent qu'il est juste un rigolo poursuivant son pari de devenir chanceux un jour et de recouvrir ses pertes en gains, d'autres savent qu'il y a des raisons cachées.   Peut-être pense t il que des séries de bonnes cartes viendront inévitablement un jour et qu'avec ses fonds illimités, il a assez de temps pour les attendre. Par contre le théoricien de poker David Slansky pense lui que les ordinateurs de la banque de Beal travaillent sur des algorithmes…  des calculs qui pourront ruiner « The Corporation » et le Poker lui-même…. Autrement dit, que Beal essaye de trouver un théorème. "Je ne suis pas un preneur de risque," déclara Beal en 2002. "Je décide juste de dealer des situations que les gens perçoivent à haut risque car je décide qu'elles peuvent être gérés à bas risques. Je suis vraiment très conservateur. " Il parlait de Beal Aerospace, mais cela aurait pu aussi concerner ses High stakes de poker.      Le face à face avec Doyle Brunson   Ce Head up entre Beal and Brunson Inc. était supposé se passer  à Dallas en septembre, juste après le WPT Légendes de Poker au Bell Garden  (que Brunson gagna). Les deux parties connaissaient les enjeux. Ce serait la plus grande partie de poker dans l'histoire. Un génie super-riche contre l’équipe de joueurs professionnels la plus formidable jamais réunie.   Cette partie devait avoir lieu dans les bureaux de Banque de Beal car les parties de poker au Texas sont légales dès qu’elles se passent dans un lieu privé. Mais les prémices de la discussion sur la structure de la partie partirent mal : Brunson voulut soudain jouer à Vegas et ne pas laisser à Beal le choix de son adversaire parmi l’équipe.   Avec la tension montante, quelques membres de « The Corporation » ont lâché des phrases assassines. Todd Brunson, le fils de Doyle, a dit au Daily News de New York "je l'ai battu très souvent et je lui ai pris plus de 20 millions de $. 20.5 $ pour être exact."   Ces déclarations et les conditions sans cesse remises en question par Brunson rendirent Beal furieux, particulièrement parce qu’il sentait qu’ils refusaient de jouer contre lui de nouveau. Il écrit donc une lettre ouverte à Brunson et à son équipe, qu'il envoyé au Magazine Card Player. "Je vous défie de venir jouer et de la fermer sur votre soit disant jeu professionnel. Venez à Dallas et jouez contre moi quatre heures par jour… je jouerai contre chacun d’entre vous jusqu’à ce que vous n’ayez plus un dollar et ou que vous ne renonciez... si vos victoires contre moi ont été aussi grandes que vous le revendiquez, vous devez avoir une jolie Bank roll et vous devriez saisir la chance de ... vous faire encore plus d'argent. " La lettre est ici !    Dès la publication suivante, le magazine a publié la réponse de Doyle Brunson. Il fit des excuses concernant les indiscrétions ou fausses histoires des pertes de Beal et dicta les termes suivant lesquels lui et « The Corporation » joueraient : chaque partie mettrait 40 millions de $, en Head Up limit Holdem Texas avec blinds de $30,000/$60,000 mini et $50,000/$100,000 max. (Beal souhaitait une structure de $100,000/$200,000.) Et les professionnels acceptaient de se déplacer à Dallas mais seulement si Brunson pouvait choisir l’adversaire de Beal.   Beal répondit "Je n'ai jamais dit que j'étais meilleur que tous les joueurs de leur équipe. J'ai dit que je suis meilleur que la plupart de leurs joueurs. S'ils choisissent 6 de leurs 16 joueurs, je suis meilleur que certains de ces 6 et donc si je peux choisir qui jouer j'aurai l'avantage. »   Le déroulement des matchs (février à mai 2005) Le premier match eu lieu en février 2005 et a été soit disant de 10M$ Buyin pour la Corporation contre 20M$ pour Beal... 50 000 $ / 100 000$ Limit Holdem. Qui a gagné ? Qui a perdu ? c'est difficile de savoir mais il semble que Beal perdit. Le premier jour, le fils Brunson perdit environ 250 000$ face à Beal, puis Jennyfer Harman et Ted Forrest perdirent aussi les jours suivants, durant le week end la famille Brunson regagna etc... « The Corporation » sembla accumuler des victoires de quelques millions. Beal perdit par exemple un coup de 5 millions de $ face au Champion du Monde Johnny Chan.   Mais il est difficile d'avoir des infos claires car les parties étaient si nombreuses et la sécurité si renforcée que seuls les participants peuvent savoir qui à gagner et qui a perdu. Mais Beal admet une chose: qu'il est perdant depuis qu’il a commencé à jouer la série. Ensuite ce que l'on peut appeler une série II, ce que l'on sait vraiment c'est que Phil Ivey s'est "chargé" de Beal. En effet il a lui pris la somme de 16.6 M $... lors d'un face à face très tendu le mardi 28 février. La partie se joua en huis clos. En voici le déroulement: le 21 les blinds étaient de $30 000/60 000 soit moins importantes que les semaines précédentes. Après deux jours Ivey avait 4.6 M$... le dernier jour très tôt le matin les blinds furent élevées et dans l'après midi Phil avait amassé 16.6M$. Mais Beal s'améliora jour après jour et gagna finalement en mai 2005, dans une série de matchs, les 10M$ de bank roll de la Corporation.  Les blinds étaient de $100,000/$200,000 et pendant quatre jours, à raison de 14 heures par jour, Beal resta assis tranquillement en costume blanc avec casque à écouteurs noir volumineux contre les pros de Vegas. Après plusieurs jours finalement il se leva et s'éloigna de la table, annonçant qu’il devait retourner à Dallas pour récupérer ses filles jumelles qui rentraient de vacances… Il avait gagné plus de 10 millions de $.   Bref on ne sait pas trop qui a gagné qui a perdu... à ce jour Beal n'a pas refait surface... les médias attendent avec impatience... peut être le reverra t on aux Heads Up Championship 2006... mais en tout cas quel personnage !!!!  A suivre...  

 

Cette affiche des High Stakes pourrait s'appeller : The Corporation

Les enjeux sont tellement énormes que je n’arrive toujours pas à me mettre en tête que des gens aussi intelligents que les protagonistes de cette histoire mettent leur santé financière, leur vie en quelque sorte sur le tapis vert comme cela. Le poker est bien un jeu à part… où la raison et déraison se côtoient avec tant de brio que cela pourrait confiner à la folie. Pour en revenir à la réalité dépassant la fiction, voici l’extra terrestre, l’homme qui défraie la chronique… son nom ? Un millionnaire nommé Andy Beal. Il est le banquier Alex Van Heeren dans le livre et il propose à tout joueur ayant 10M $ de cash d’être son Benedict Sarkissian.

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