Je ne rêve que de vous // De Laurent Heynemann. Avec Elsa Zylberstein, Hippolyte Girardot et Emilie Dequenne.
Hippolyte Girardot a quelque chose qui sied très bien à ce genre de film très français et c’est une bonne occasion alors que Je ne rêve que de vous signe le retour de Laurent Heynemann sur le grand écran près de dix ans après Accusé Mendès France. Pour autant, ce n’est pas son meilleur film mais sa façon de raccorder l’histoire à l’Histoire est intéressant, notamment car le point de vue donné sur Léon Blum est original. Pour autant, ce n’est pas un film brillant. On suit donc le destin de Jeanne Levylier, amoureuse de Léon Blum depuis sa plus tendre adolescence. Tout cela n’est qu’une occasion comme une autre de retracer une période sombre de notre histoire saupoudré d’une romance entre un homme politique et une jeune femme qui est prête à tout pour être proche de lui. La force (et l’unique) de Je ne rêve que de vous c’est Elsa Zylberstein. Elle devient par moment touchante dans cette histoire d’amourette ce qui peut alors attacher le téléspectateur au récit mais cela manque d’enjeux de l’autre côté. Les enjeux politiques sont absents et la Seconde Guerre Mondiale est alors la grande absente (ou presque) de cette histoire.
1940. Janot Reichenbach abandonne mari et enfant pour lier son destin à celui tragique de l’homme dont elle est éprise depuis l’adolescence alors qu’il est menacé par l’arrivée au pouvoir des artisans de la Collaboration. Elle traversera l’Europe et sacrifiera sa liberté pour épouser l’homme qu’elle aime au camp de Buchenwald où il sera enfermé, et, avec lui, elle survivra à cette épreuve. Cet homme, c’est Léon Blum
Pourtant, le nazisme c’était une histoire importante dans cette romance, plus que la romance à mes yeux. Je ne rêve que de vous souffre aussi d’un manque cruel d’implication. Il est difficile de s’investir dans ce film qui tire plus sur le téléfilm (Laurent Heynemann en a réalisé plusieurs depuis quelques années) que sur l’oeuvre de cinéma. Le scénario est donc assez faible et ne donne pas suffisamment de surprises et d’intérêts narratifs pour tenir la longueur. C’est donc sur les épaules de l’actrice que tout repose et bien qu’elle soit convaincante, ce n’est peut-être pas ce que j’attendais non plus. Je m’attendais à ce que l’on creuse un peu plus les enjeux politiques du récit, que Je ne rêve que de vous sache nous surprendre notamment dans l’histoire de Hippolyte Girardot. Ce dernier a un peu plus de mal à convaincre sous les traits de Léon Blum ce qui est assez dommage car ce n’est pas un mauvais acteur mais peut-être pas le bon pour ce rôle.
Note : 4/10. En bref, une idée intéressante sur le papier qui finit en téléfilm.
Date de sortie : 15 janvier 2020 - Sortie le 29 avril 2020 en VOD