Je file le coup de main bénévole à une association qui s'apprête, pour ses 10 ans, à éditer un livre. J'y jette le coup d'oeil. Je patine certains textes. Je travaille sur les titres. Et surtout, j'en prends plein la gueule !
L'association s'occupe de malades psychiques, à ne pas confondre avec les personnes handicapées mentales, et le livre, militant, raconte mieux que l'histoire de la structure : l'histoire des trois ou quatre cents “usagers” (c'est comme ça qu'ils disent) qui fréquentent le lieu et les activités proposées. Et qui, ici, prennent le stylo. Et témoignent.
Autant vous le dire : me laisse les bras chancelants, ce projet de bouquin. Pique les yeux. Secoue le coeur. Tape les neurones. Ca tintinabule. Car ces malades psychiques en disent tellement sur eux, et surtout sur nous, qu'on ne peut s'empêcher, au-delà des cas individuels, de voir sous un autre angle cette société qui est la nôtre, je veux dire la nôtre en France. Et en terme de non respect, d'impatience, d'intolérance, d'incompréhension, de non communication, j'en passe et des meilleures, force est de reconnaître qu'il ne fait pas bon être différent. Il est des voix qui méritent d'être mieux qu'entendues : écoutées. Prises en considération. Et des comportements, les nôtres, le mien, le tien, qui gagneraient à s'adoucir.
En attendant, notons au passage qu'il est encore des associations, en ce bas monde, qui ne dévient pas de leurs statuts (en l'occurrence ici : servir de passerelle entre l'hôpital psychiatrique et la vie “valide” ; permettre à ces malades de retrouver capacités, confiance, envie, acceptation de leur maladie) et qui génèrent autour d'elles des vraies dynamiques : une cinquantaine de bénévoles actifs, par exemple, entourent les 15 salariés. Et ça c'est sympa.