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Le Caillou des Anses-d’Arlet

Publié le 12 mai 2020 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Du jaune, du bleu. Pas d'explosion de couleurs sur la plage : la lumière, très forte, appuie sur la mer et le sable. Le ciel et la mer contrastent avec le jaune vif du sable. La ligne est nette : le choix doit être fait entre rester sur la plage ou plonger.

Ici pas de discrétion, pas d'intimité : la plage du bourg est jonchée de serviettes, de glacières, de corps rougis et de sacs divers. L'odeur de monoï et de crème solaire se mélangent à celles des grillades des restaurants alentour. Après une vaine recherche d'ombre et une installation presque au hasard, le regard peut enfin se laisser attirer vers un amas de tubas et de dos de nageurs. Quelques parties du rocher des Anses d'Arlet affleurent.
Le trajet se fait rapidement, mais exclut quelques personnes : la maîtrise du masque et du tuba constitue un impératif qui fait parfois obstacle à l'excursion.

Le silence, évidemment : malgré la foule, il impose immédiatement une sérénité non négociable et bienvenue. Une trentaine de mètres séparent le rocher du sable. Les rayons du soleil transpercent l'eau claire et semblent presque solides tant ils sont nets.

La densité de nageurs augmente au fur et à mesure de l'approche. Quelques bancs d’alevins détalent ; les reflets sur leurs écailles, tels des flashs d'appareils photo, surprennent par leur intensité. Les premiers morceaux de vie, rochers et coraux remplis d'oursins et de petits poissons, parsèment un sol de moins en moins sablonneux.
  Encore quelques mètres suffisent à parvenir au rocher lui-même. C'est d'ailleurs plus un amas assez informe qu'un rocher bien dessiné. Les coraux multicolores, les oursins, les coquillages et les poissons laissent bien peu apparaître de son corps marron foncé.
Le spectacle est ailleurs : peuplé d'une variété incroyable de vie sous-marine, le lieu se révèle magique dès qu'on regarde le fond proche. Perroquets de mer, calamars, tortues, et surtout des centaines d’espèces non identifiables se croisent sans cesse, indifférents aux touristes éberlués.
La surprise passée, l'impression qui domine est celle de nager dans un aquarium. L'exubérance de la vie étonne : quelle incroyable concentration de couleurs, de formes, de mouvements ! Le regard doit être discipliné pour ne pas perdre de la magie du site : s'il s'oriente trop vers la surface, le mélange de palmes et de masques fait retomber immédiatement l'atmosphère. Certains visiteurs tentent de toucher quelques spécimens ; d'autres se posent sur les coraux... Cette dualité déstabilise : l'affligeant et le féérique se côtoient, et les deux peuvent atteindre un niveau incroyable.

Cette impression étrange accompagne le voyageur. Elle fait partie du lieu, mais n'enlève pas à sa beauté.
Le voyage se fait assez rapidement : le respect dû aux langoustes et aux autres habitants du lieu incite à les préserver de notre intrusion. Il laisse pantois et marque à vie.



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