Au loin le cri du train
porté par un souffle rugueux.
Le ventre des Chantiers ronronne à nouveau la nuit.
La ville se décarcasse
et à deux pas- d'autres brûlent. (ils l'on dit dans le poste)
Jeudi dans le bleu du ciel griffé par les goélands et autres zélés ailés.
Dans l'enclos paroissial
-comme j'aime à l'appeler dans mes confessions intimes-
l'onirisme fleurit
sous des seins de glace.
les tomates se donnent des airs gourmands,
les capucines se dispersent,
l'aloe plante son épieu dans les cieux,
l'hortensia boutonne,
je plonge un oeil au fond de la faïence
et pense qu'il va falloir songer à ramener la consigne
"Le train roule sur les rails, à toute vitesse, dans la nuit. Vers l’Ouest se hâte la bête de fer, haletante, qui s’ébroue en sifflant, et secoue son collier de fumée : vers l’Ouest, là où la terre finit et où l’Océan s’espace, image du ciel sans bornes.
L’ Ouest !.. Les mots ont leur magie, et comme les parfums ils évoquent les visions lointaines. L’Ouest a pour moi la féerie de la lumière qui descend, du soleil qui tombe, la gloire passionnée du couchant, le crépuscule sur la lande qui rêve et la splendeur de la mer, cette beauté déserte…Sur l’âme changeante de l’Ouest, c’est le prestige de ce qu’elle préfère, le songe de sa demeure ardente et triste, au bord de la mer, devant l’horizon où s’attarde la flamme du jour sanglant, couchée sur l’heure occidentale…
Puis, ce fut la nuit noire, la nuit humide, qui trempe les labours."
André Suarès, extrait de: "Le Livre de l’Émeraude – En Bretagne "
parce que les fleurs c'est périssable
" Pour peu qu’on soit un rien distrait, la journée passe comme une lettre à la poste. Et nous nous retrouvons dans la position horizontale sans avoir eu le temps de dire ouf. Il suffirait de se voir passer ainsi du jour à la nuit, dans un mouvement de bascule accélérée, pour comprendre un peu plus nettement ce qui rend notre condition incompréhensible."
Georges Perros
"Je ne dirai jamais de mal de la littérature. Aimer lire est une passion, un espoir de vivre davantage, autrement, mais davantage que prévu."
Georges Perros
" Écrire, c’est dire quelque chose à quelqu’un qui n’est pas là. Qui ne sera jamais là. Ou s’il s’y trouve, c’est nous qui serons partis."
Georges Perros
"La terre et la mer comme deux aveugles qui se rencontrent, butent l'un dans l'autre.
Se râtent, se reconnaissent."
Georges Perros
" Rien de plus naturel que de vouloir être aimé pour soi-même. Et rien de plus sot, car soi-même n’existe pas. L’amour est toujours approximatif."
Georges PerrosTextes source: "Entre les vagues"