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Le storytelling meilleur ami de votre cerveau

Publié le 14 mai 2020 par Dangelsteph
Le storytelling meilleur ami de votre cerveau

A quoi carbure le storytelling ? Il fonctionne en parfaite interaction avec votre cerveau, voilà ce qui se passe. Ce n'est pas de la magie, ce n'est pas de la manipulation, cela tient à la structuration de notre cerveau.

La première fois que j'ai entendu parler de cette affaire là, c'était au tout début de mon intérêt pour le storytelling. C'était en... Oui, bon j'ai le droit de ne vouloir admettre que j'ai un certain âge... C'était donc il y a un certain temps. Et à l'époque, le grand manitou du storytelling mondial s'appelait Steve Denning. Je ne parle pas de lui au passé parce qu'il serait mort (ni lui ni moi ne sommes si vieux que ça, enfin surtout moi...). C'est juste qu'aujourd'hui il a changé de focus, le storytelling étant maintenant une flèche dans son carquois parmi d'autres.

Je me souviens avoir dû relire plusieurs fois ce qu'il disait sur le cerveau et son fonctionnement en combinaison avec le storytelling pour comprendre. Et là, des années (quelques unes) plus tard, je me dis que je vais essayer de vous faire comprendre ces mécanismes d'une manière très simple. C'est mon défi du jour.

En préambule, est-ce que le storytelling fonctionne, déjà ?

Eh oui, commençons par là. Quelque chose qui ne fonctionnerait pas tout en fonctionnant avec notre cerveau, ça s'appellerait quelque chose comme une perte de temps, non ?

Pour vous en faire gagner, du temps justement, je poste ça ici : ce sont des "preuves" de l'efficacité du storytelling. Trois preuves en fait. J'ai fait une vidéo pour présenter ces études qui montrent que le storytelling est plus efficace qu'une communication traditionnelle (argumentation, basée sur des faits...).

Voilà, maintenant que c'est dit, passons à l'explication, ce fameux cerveau, cette mystérieuse interaction avec le storytelling...

Les trois parties de notre cerveau :

Alors, accrochez-vous, les voici :

- le cerveau reptilien

- le cerveau limbique

- le néocortex

En fait, plutôt que de parler de trois parties de notre cerveau, il faudrait plutôt dire : nos trois cerveaux. Je n'ai pas fait d'études en neurologie, donc je n'irai pas plus loin dans la dissection de notre cerveau. Evidemment qu'il y a bien plus d'éléments dans notre cerveau si on part chercher dans les détails... Mais pour ce qui nous intéresse, ça suffira. Le trop est l'ennemi du bien. Entendons-nous bien : on parle de fonctionnement du cerveau pour créer du sens (on est donc bien complètement dans le monde professionnel).

Les trois cerveaux et leur interaction avec le storytelling en détail :

On peut le qualifier de cerveau primitif. C'est une partie très anciennement développée de notre cerveau. Chacune de nos prises de décision passe par le filtre de cette zone du cerveau. Comme on le voit sur le schéma, il est situé tout en bas, c'est la base du système. Et sur quoi se focalise cette zone ? Sur la notion de danger. Ce n'est pas pour rien qu'elle est ancestrale, datant d'une époque où le danger était omniprésent pour les êtres humains. Et elle a du boulot : nous avons jusqu'à 70 000 pensées chaque jour, oui chacun d'entre nous. Et en plus, 80% de ces pensées sont négatives. Pas de pessimiste ou d'optimiste qui tienne. C'est comme ça pour tout le monde !

Et pourquoi donc tout ce côté négatif ?

Parce que nous avons peur de deux choses :

- de ne pas être suffisamment forts ou bons pour mériter d'être là où nous sommes

- et, c'est lié, d'être rejeté par les autres (c'est notre plus grande crainte) - ce rejet est de nature majoritairement émotionnelle (même si le rejet est aussi physique)

Ce cerveau, et c'est bien dans sa nature primitive, va rechercher la sécurité. L'alternative sera le combat, la fuite ou la stupéfaction (vous savez, quand vous immobilisez sans être capable de bouger).

Dans le monde de l'entreprise, le combat, la fuite ou l'immobilisation ne sont pas des tactiques productives : elles détournent de l'objectif, font perdre du temps et de l'argent. Donc, il y a tout intérêt à raconter des histoires qu'il est important et urgent d'écouter là maintenant, pour être en sécurité, en étant rassuré sur le fait que l'on est bon et accepté par les autres.

Il est situé juste au dessus. Pas par ordre d'importance mais "géographiquement". C'est le cerveau dit émotionnel, le siège des émotions quoi !

Attention, là. Tout le monde ne va pas être d'accord avec ce que je dis. La très grande majorité de nos décisions sont émotionnelles. C'est à dire qu'elles sont guidées par nos émotions. Nous cherchons à les rendre rationnelles après coup. Vous n'êtes pas d'accord avec ça ? Et ben, parlez-en au prix Nobel Daniel Kahneman ou à un autre scientifique, Antonio Damasio par exemple.

Ce n'est pas pour rien que cette zone du cerveau est aussi le siège de la prise de décisions. Lisez vraiment Damasio, pour savoir quels effets cela fait d'avoir cette zone du cerveau qui fonctionne mal. C'est en fait vous dans votre totalité qui fonctionnerez mal.

Cela n'étonnerait personne d'apprendre que c'est une grosse zone d'échange d'histoires (stockage, apprentissage des histoires...). donc, pas de mystère : si vous voulez interagir efficacement avec cette zone, il faudra raconter des histoires avec beaucoup de contenu émotionnel à votre auditoire. Et la mémorisation sera assurée (regardez la vidéo avec les trois preuves d'efficacité du storytelling). Dites-vous bien, aussi, que cette zone là est réceptive aux images. Pensez donc à avoir le réflexe métaphores. C'est important car vous chercherez à enseigner des choses à votre auditoire dans cette zone limbique.

C'est la partie du cerveau qui aime les faits, la data la logique. Ah, enfin, me direz-vous. Et en plus, il est au sommet de la "pyramide". Oui, mais il arrive après les deux autres.

Une fois que le cerveau se sera assuré que la sécurité est bien là, qu'une connexion émotionnelle sera établie, qu'on aura appris des choses avec des histoires... la décision aura déjà été prise. Il ne restera plus qu'à rationaliser à posteriori cette prise de décision. C'est juste un renforcement, une légitimation de la décision déjà prise. C'est ce qui se passe dans le néocortex. Ce qui ne doit pas vous empêcher de raconter des histoires à ce stade : avec de la data dedans. Alors, pas si compliqué que ça, cette histoire des trois cerveaux.

Bon, on l'attaque votre storytelling ?


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