L’affaire Sanofi, ce laboratoire pharmaceutique qui veut réserver au pays le plus offrant un futur vaccin pour se prémunir du Covid-19, est révélatrice d’une économie de marché financiarisée à l’extrême où seuls comptent les profits, et pas vraiment les vies, si ce n’est celles de ceux qui paient au prix fort.
Ce n’est pas parce que les États-Unis aident davantage la recherche de ce vaccin que Sanofi lui en promet la primeur. Mais parce que le temple de l’ultra-libéralisme – qui est en train de licencier à tour de bras dans les hôpitaux car le Covid n’est pas assez rentable ! – assure des marges énormissimes. Sanofi profite pourtant de l’argent public en France, sans aucune contrepartie. Plus que des coups de menton, cette major du médicament, doit être mise à l’amende.
Cette pandémie révèle les inégalités et les accentue dans des proportions encore méconnues. Les plus pauvres, les minorités ostracisées – ceux qui ont besoin de soins gratuits donc – les populations assignées à résidence, dans une forme d’apartheid qui ne veut pas dire son nom, prennent de plein fouet le virus.
Un autre projet
Quand elles ne sont pas directement touchées par la maladie, ce sont les conséquences de l’arrêt de l’économie qui les précipitent un peu plus dans la misère et l’indigence. L’explosion de l’aide alimentaire en atteste. Les mesures prises en soutien de l’économie ne peuvent se résumer à des suppressions de cotisations sociales. L’ambition doit être autre. Les États-Unis ont su après la crise de 1929 proposer un New-Deal. Quel que soit son nom, un autre projet devra défendre les droits des travailleurs.
15/05/2020