C'est ce qu'on appelle passer un savon. Lors d'une visioconférence organisée par le Centre on Regulation in Europe (CERRE), le commissaire européen au Marché Intérieur Thierry Breton a eu l'occasion de s'entretenir en direct avec le grand patron de Facebook, Mark Zuckerberg. " J'ai été patron moi-même et j'ai toujours dit à mes équipes : n'essayez pas de jouer aux plus malins. Payez vos impôts où vous devez en payer. Ne vous rendez pas dans les paradis fiscaux. Payez vos impôts! " a sermonné l'ancien ministre de l'Économie en France.
Inutile de rappeler que Facebook, comme de très nombreuses multinationales, a recours à l'optimisation fiscale. Si la firme paye ses impôts, elle fait tout pour ne pas les payer plein pot. La preuve avec la déclaration des revenus de Facebook, qui se fait à Dublin, en Irlande, pour bénéficier d'avantages fiscaux. Il faut tout de même rappeler que Facebook paye davantage d'impôts depuis 2018, en déclarant un chiffre d'affaires de 389 millions d'euros en 2018 contre 55 millions en 2017. L'entreprise s'est donc acquittée de 5,75 millions d'euros au fisc français.
" Si vous comprenez les valeurs sur lesquelles sont construites ce continent, alors vous comprenez comment il faut se comporter " a poursuivi Thierry Breton. Et de conseiller de " ne pas jouer le rôle d'un acteur ultra-dominant " et de faire " attention à la démocratie, anticipez, faites attention à la désinformation ". Mark Zuckerberg n'a pas pipé mot durant ce passage de savon en règle. Pour autant, le fait de pouvoir pratiquer de l'optimisation fiscale en déclarant ses revenus dans un pays en Europe qui permet de payer moins d'impôts est-il vraiment imputable à Facebook... ou à l'Union Européenne ?
Mark Zuckerberg s'est acheté une poupée Mark Zuckerberg pour ses conf-call pic.twitter.com/tSznUhKJX5
- 7didane 🇲🇦 (@7didane) May 19, 2020