Après 43 ans d’ Amérique, je n'ai jamais possédé de « pick-up truck », cette camionnette que l’on voit partout sur ce continent. Ce refus peut être considéré comme anti-américain, mais il est néanmoins indéniable.
C’est vrai cependant, que lorsque je me suis installé aux États-Unis, j’adorais toutes ces petites camionnettes Datsun et Toyota que je voyais partout en Californie lorsque je me rendais dans cet État.
En fait, il ne m’était guère possible d’en avoir un à New York, là où j'habitais, car pour des raisons de réglementation locales, les camionnettes étaient classifiées en tant que véhicules commerciaux et je n'aurais pas eu accès à la plupart des voies routières que j'utilisais pour me rendre au travail.
Mis à part cette considération, j'aurais eu beaucoup de mal à justifier l’achat d’une camionnette à deux places et j’avais jeté mon dévolu sur un petit break. Au fil des années, la camionnette américaine typique a pris du poids, vu son volume augmenter énormément, est devenue de plus en plus haute sur pattes avant d’être consacrée comme le mode de transport « macho » par excellence.
Quand j’ai déménagé dans les montagnes rocheuses, je voulais quatre roues motrices mais au milieu des années 80, aucune camionnette sur le marché n’offrait ce type de traction, c'était donc une raison supplémentaire pour laquelle j'ai raté l'expérience du « pick-up ».
Plus tard, les fonctionnalités de cabine allongée, de traction intégrale et de grand confort offertes par ces gros véhicules n'étaient plus assez attrayantes pour m'éloigner du SUV d’aujourd’hui.
De plus, je n’appréciais pas le comportement routier de ces véhicules, leur consommation d’essence considérable, leur taille énorme et leur poids excessif.
C'est tout simplement pourquoi les camionnettes américaines et moi se sont croisés au cours de ma vie américaine sans jamais se réunir de manière intime et durable.