LE SABOT DE VENUS.
Vénus, un soir d'été, par l'orage surprise,
Égara dans les bois son riche brodequin Chamarré d'ambre et d'or, et dont la forme exquise Semblait l'œuvre de choix du plus adroit lutin.
Un mortel le trouva qui crut avoir affaire A quelque précieux et magique trésor;
Mais, dès qu'il l'eut touché de sa main téméraire,
Il vit s'évanouir le petit sabot d'or.
Et voici qu'aussitôt une fleur gracieuse Poussa, fraîche et brillante au milieu du gazon ;
Et les dieux de chanter la grâce merveilleuse Que ce sabot divin prit en sa floraison.
H. CORREVON.
Le cypripède (Sabot-de-Vénus), la reine de nos fleurs, élevant, sur la croix de pourpre de ses sépales, son étrange labelle d'or, semé de points pourpres aussi, et renflé en la forme d'un naïf sabot où se serait logé quelque pied parfumé de déesse. Un peu de mythologie : un jour, surprise par un berger, Vénus, la déesse de l’amour, s’enfuit en tout hâte pour lui échapper. Dans sa fuite, elle abandonna un de ses sabots d’or. Le berger, voulut le ramasser, mais il disparut comme par magie. Une fleur poussa à sa place, une orchidée, qui fut alors baptisée le sabot de Vénus.
Le sabot de Vénus est un piège à abeille. Pour les attirer dans son sabot jaune, la fleur secrète un nectar spécial afin d’attirer les abeilles. L'insecte qui s'y introduit en ressort avec du pollen qu'il ira répandre. En fournissant ce nectar aux abeilles, le sabot de Vénus assure ainsi sa reproduction.
L'espèce est rare et protégée. Il est strictement interdit de la cueillir.
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