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Délocalisation de la recherche

Publié le 23 mai 2020 par Christophefaurie
Depuis quelques temps j'évolue dans le monde de la recherche.
Ce qui me frappe, c'est que ce que l'on considère comme start up ne l'est pas. Le temps de maturation de la technologie et du marché est beaucoup trop long pour qu'une entreprise normale puisse parvenir à survivre aussi longtemps, même avec l'appui d'investisseurs.
Elle se maintient grâce à une fiction. Crédits d'impôts et budgets de recherche. Mais c'est tout de même bancal. Comment piloter un projet qui ne débouchera que dans vingt ans, lorsque l'on a aucun espoir de ventes, entre-temps ?
Que les choses ont changé depuis mes débuts. J'ai lancé à l'époque des projets qui, probablement, n'ont commencé à trouver leur marché que dix ans plus tard, voire plus. Mais c'était la règle du jeu. Les bénéfices de la société permettaient, très largement, de financer sa recherche. En outre, il était autrement plus facile de monter ce genre de projet qu'avec une start up. En quelques rendez-vous l'affaire était réglée. Le dirigeant de start up doit faire preuve de talents extraordinaires, et a très peu de temps à consacrer à ce qui fait la réelle nature de son entreprise.
Ce que j'en déduis est que l'entreprise a réussi à se débarrasser de son activité de recherche et développement et à la faire financer par la collectivité. Mais c'est très inefficace.
(Je comprends mieux, maintenant, pourquoi à une époque, il y avait tout un discours sur le fait que la grande entreprise "ne pouvait pas" être innovante. Seule la start up l'était.)

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