En une phrase, le Premier ministre Édouard Philippe a levé de manière définitive toute ambiguïté sur la supposée remise à plat de sa politique à la faveur de la crise du coronavirus.
«Ce que je crois, c’est que la crise exige de nous, non pas de changer de cap, mais de changer de rythme», a lancé le Premier ministre en ouvrant lundi le «Ségur de la santé». Faut-il entendre par ce « changer de rythme » continuer à précipiter l’hôpital public dans le mur ? Alors que le président Macron y est allé de son mea culpa, rien ne semble défriser son Premier ministre prêt, comme le ministre de la Santé Olivier Véran, à lever le supposé « tabou » des 35 heures. Vieille antienne de la droite, l’attaque contre la réduction du temps de travail, n’est pourtant absolument pas la priorité des personnels de l’hôpital et, plus largement, de tous les salariés de la santé et de l’action sociale.
Coup de semonce
Avant le grand rendez-vous social du 16 juin pour exiger un système de santé à la hauteur des défis, ce mardi 26 mai sera un premier coup de semonce lancé à l’exécutif avec des mobilisations notamment en région Sud-Paca. Outre les agents des hôpitaux publics, toutes les professions du secteur social, largement oubliées avant et pendant la crise, seront sur le pont. Et c’est bien un changement de cap que ces salariés et travailleurs, du public et du privé, veulent voir se concrétiser.
À l’heure du déconfinement et alors que le gouvernement veut boucler son « Ségur de la santé » en deux petits mois, la colère des héros en première ligne éclate.
26/05/2020