Éditorial. « Le cris des oubliés » ParFrançoise VERNA
La pandémie a révélé le rôle vital des services publics, notamment des agents de l’hôpital et de tous ces salariés en première ligne, des caissières, aux manutentionnaires en passant aux aides à domicile, pour ne citer que quelques-unes de ces professions. Tous ces travailleurs mal payés, méprisés ont pris des risques majeurs pour assurer l’essentiel : des soins, de la nourriture notamment.
Avec le même sens du devoir, dans les quartiers populaires, sans l’engagement d’associations, de collectifs et de bénévoles, des milliers de familles n’auraient pas pu tout simplement survivre.
La crise du coronavirus est aussi une crise humanitaire et le déconfinement n’y met pas un coup d’arrêt car les fractures territoriales riment toujours avec fractures sociales.
Ces énergies déployées pendant deux mois ne veulent pas uniquement de la reconnaissance de la part des pouvoirs publics mais une réelle prise en compte pour ne pas continuer à panser les plaies. L’objectif est de changer la donne pour ces habitants.
Solidarité
Selon l’ONG Oxfam, la crise sanitaire pourrait précipiter 500 millions de personnes dans la pauvreté partout dans le monde y compris en Europe, en France où des plans de licenciements massifs menacent.
À Marseille, la solidarité s’est exprimée de manière spectaculaire. Mais les pouvoirs publics doivent être au rendez-vous et s’inspirer, en les respectant et en les écoutant, des savoir-faire mis en œuvre. C’est le sens de « l’appel des oubliés » lancé d’une ville perclue d’inégalités et qui veut s’en sortir.
28/05/2020