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30/05/2020 – La UNE et l’ÉDITO de LA MARSEILLAISE OCCITANIE…

Publié le 30 mai 2020 par Particommuniste34200
30/05/2020 – La UNE et l’ÉDITO de LA MARSEILLAISE OCCITANIE…

Éditorial. « Après le virus, la purge » Par Dominique SICOT

Cette fois, c’est la faute au destin ! La crise économique engendrée par la pandémie offre au capitalisme une belle occasion de purger ses surcapacités de production en toute moralité…

On n’en a pas fini avec la crise économique et sociale engendrée par la pandémie. Pendant plusieurs semaines, l’économie mondiale a été mise en pause. Le confinement a fait chuter brutalement production et consommation, gelé les investissements, contracté le commerce mondial et désarticulé les chaînes de valeur mondiale (éclatement des activités productives des entreprises dans différents pays, au nom de la baisse des coûts). Du jamais vu.

Une fois de plus, comme à chaque crise, le capitalisme est passé en mode assisté. Aides, prêts garantis par l’État, report et annulation de cotisations et taxes… D’abord pour éviter l’écroulement puis tenter de faire repartir la machine, l’argent public coule à flots. À vrai dire, tout n’allait pas pour le mieux avant l’épidémie de Covid-19. La Grande récession-selon l’expression de certains économistes- engendrée par la crise financière de 2008 était loin d’être soldée. L’amélioration affichée des indicateurs de croissance mondiale sur la décennie écoulée devait beaucoup au plan de relance massif et aux investissements d’infrastructure colossaux réalisés par la Chine.

Avant même la pandémie, les limites du précédent colmatage se faisaient sentir. En 2019, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a progressé de 6,1%, ce qui vu d’ici paraît énorme mais qui pour ce pays représente la pire performance depuis 1990. À l’ouest, les champions de la reprise montraient aussi des signes d’essoufflement (-0,4% en décembre et -0,3% en janvier pour la production industrielle aux États-Unis, -6,8% sur l’ensemble de l’année 2019 en Allemagne).

La crise actuelle frappe en fait une économie mondiale marquée par une suraccumulation du capital productif -variable selon les industries- et fruit d’une course effrénée au profit passant par une course sans fin au volume quel qu’en soit le coût écologique. Or le capitalisme ne peut espérer, même sous de nouveaux atours, repartir pour un rythme de croisière (soit en espaçant les crises) sans avoir purgé le problème.

Il y a dix ans, la crise avait ses origines au sein même du système capitaliste, ses délires financiers étaient visibles pour le plus grand nombre. Un peu de retenue s’imposait, tout comme accepter quelques « régulations » de la part des États durablement endettés pour éponger les pertes. Mais là, le choc est extérieur. C’est la faute au virus, au destin… L’occasion est belle !

Avec un brin de comm’ et une bonne dose de panique entretenue, sabrer les branches mortes à la machette, détruire des millions d’emplois peut apparaître vital pour sauver ce qui peut l’être encore. Moral même, et écolo. Tout le monde dans la même galère, pas vrai ! Les travailleurs qui ont la chance d’avoir encore un emploi, sont priés de retrousser leurs manches et de ne pas compter mesquinement leurs heures. Et les États de ne pas entraver la bonne marche des affaires.

Parmi les premiers passés à l’action : les constructeurs automobiles. Selon les sources professionnelles, le taux d’utilisation des capacités de production mondiale n’était que de 63% en 2019 et ne devait pas augmenter en 2020 (prévision avant la pandémie). Trop d’usines, et une demande qui stagnait. Ajoutez le durcissement des normes environnementales pour les moteurs thermiques et la transition vers les modèles électriques… Que de coûts pour être dans la course ! L’écroulement du marché pendant les semaines de confinement (-79% en février pour la Chine, -70% en mars pour la France…), réel certes, devient aussi un cache-sexe idéal.

En France, le premier acte se joue déjà. Plan de soutien de 8 milliards d’euros (primes et bonus divers à l’achat). Prêt garanti par l’État de 5 milliards d’euros accordés à Renault (État actionnaire à hauteur de 15%) -groupe passé en moins de deux ans de la gloire (l’Alliance Renault-Nissan était 1er constructeur mondial en 2018) à la déconfiture. Et plan de « restructuration » du même Renault qui pourrait se solder par 5 000 suppressions d’emploi en France en 4 ans, et la fermeture de quatre sites.

Au suivant !

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